Épices, attention aux arnaques !

Lise Galante
Publié le 20 juin 2018 à 11h58

Source : JT 20h Semaine

FRAUDE - Nous en conservons forcément dans nos placards pour parfumer nos salades ou relever nos plats. Mais derrière leurs noms exotiques, les épices pourraient cacher un gros goût de tromperie. Nous avons cherché à en savoir plus.

Ces dernières années, les épices ont le vent en poupe, à tel point que notre consommation a bondi de 30% en dix ans. Une belle opportunité pour les revendeurs. Mais méfiance : bien souvent, on nous trompe sur de nombreuses épices, comme le poivre, le safran et le curry, comme nous avons pu le constater en réalisant  notre reportage. Les arnaques sont en effet nombreuses. Chez les grossistes, sur les marchés, dans les grandes surfaces et les épiceries, les services de la répression des fraudes ont bien des surprises ces derniers temps.

Selon les chiffres que nous nous sommes procurés, 81% des safrans vendus en France -épice la plus chère - présentent des anomalies d'étiquetage ou de composition. 59% des poivres également. Et enfin, 41% des currys ou des curcumas. Rentrons dans le détail : pour y parvenir, nous nous sommes rendus dans un laboratoire de Marseille qui procède à des vérifications. Nous assistons à l'analyse d'un safran, vendu 30 euros le gramme : les analyses démontrent qu'il s'agit en réalité d'un vulgaire substitut, la fleur de carthame, souvent utilisé pour les cosmétiques et vendu 500 fois moins chère.

Du sable dans du poivre

Même arnaque avec un poivre : dans sa composition, on y retrouve des petits cristaux blancs, qui s'avèrent être... Des grains de sable, qui rajoutent donc du poids au produit. Concrètement, dans ce cas bien précis, on nous vend donc du sable au prix du poivre (attention au craquage sous la dent !). Le curcuma analysé également ce jour-là se révèle être en réalité une plante médicinale, qui peut avoir des effets secondaires, et la "cannelle du Sri Lanka" est en réalité une cannelle qui vient de Chine, à la qualité médiocre, et donc évidemment beaucoup moins chère.

Pour la répression des fraudes, cette multiplication des arnaques s'explique facilement : "Les épices sont un secteur où il y a des tensions sur les prix, les prix ont augmenté de 45% en 10 ans et donc cela induit un risque de fraude", nous explique Loïc Tanguy, directeur de cabinet. 

Mais attention, ce genre de tromperie représente un délit pénal, passible de 2 ans de prison et 300.000 euros d'amende. De votre côté, lisez bien les étiquettes (même si cela ne suffit pas toujours) et essayez de trouver des marques où des distributeurs qui garantissent bien la traçabilité et les conditions de production de vos épices. 


Lise Galante

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