Se connecter

Directs

VIDÉO - Covid-19 : le voyage "inacceptable" d’influenceurs québecois au Mexique

M.G | Reportage TF1 A.Basar
Publié le 12 janvier 2022 à 10h02

Source : TF1 Info

"OSTROGOTHS EN VACANCES" - Plusieurs dizaines d'influenceurs québécois sont actuellement bloqués au Mexique après une fête organisée dans un avion, au mépris des règles sanitaires et sécuritaires.

Tollé au Canada. Le 30 décembre dernier, un vol de la compagnie canadienne Sunwing - avec à son bord des dizaines d’influenceurs et de participants d’émissions de téléréalité québécois - "a rapidement dérapé", affirment des médias locaux, dont Le Journal de Montréal. Selon ces derniers et des images diffusées sur les réseaux sociaux, les passagers de ce vol entre Montreal et Cancun se sont mis à fumer, boire de l'alcool et même avoir des ébats sexuels. Le tout sans aucun masque ou distanciation physique, dans un contexte sanitaire particulièrement tendu. Réfugié à l'arrière de l'appareil, le personnel, a, lui, vécu un véritable calvaire. 

Cet événement, largement médiatisé outre-Atlantique, a suscité une intense polémique au Canada, où le gouvernement a récemment durci les restrictions sanitaires. D'ailleurs, les habitants étaient confinés chez eux pour le Nouvel An, avec interdiction de réveillonner à plusieurs. "Quand un gang de sans-desseins [une bande d'idiots] décide de partir comme des Ostrogoths en vacances, c'est extrêmement frustrant et démoralisant", s'est emporté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien. "C’est inacceptable que des gens soient en train de mettre en danger pas juste les autres passagers, pas juste les travailleurs des autres lignes aériennes, mais leurs concitoyens", a-t-il souligné. "Je peux vous dire que Transport Canada et le gouvernement du Canada prennent ça très au sérieux. On va faire des suivis pour savoir comment ça s'est passé", martèle le natif d'Ottawa. 

Les fautifs bloqués au Mexique

Le principal organisateur du voyage s'est défendu sur les réseaux sociaux, affirmant avoir demandé que "tous les passagers soient testés à Montréal afin d’assurer un voyage sécuritaire, et ce, même si les autorités mexicaines n’exigent pas de test PCR négatif pour entrer dans le pays". Seulement voilà, une des passagères a reconnu qu’elle était positive au Covid-19 avant d’embarquer sur le vol. Conséquence, à ce jour, plus d’une trentaine de participants sont contaminés. 

Face à l'ampleur de la polémique, la compagnie aérienne a décidé d’annuler le voyage de retour, prévu le 5 janvier, des fauteurs de trouble. Deux autres transporteurs, Air Canada et Air Transat ont également refusé, pour des raisons de sécurité, d’assurer le rapatriement des influenceurs, actuellement toujours bloqués au Mexique.

La sécurité du vol mise en péril

Au-delà de l’aspect sanitaire, les fêtards ont aussi mis en péril la sécurité du vol. "Un avion est équilibré du point de vue des masses, comme une balance. Si d’un seul coup, vous faites passer tous les passagers devant, il va basculer et piquer du nez. Au contraire, si vous mettez tous les passagers vers l’arrière, l’appareil va devenir incontrôlable avec le nez qui part en l’air", explique à TF1 Jean Serrat, spécialiste en aviation et ancien pilote de Boeing 747. Plusieurs observateurs se sont d'ailleurs étonnés de la passivité du personnel de Sunwing. "C’est ahurissant qu’on continue le trajet sans interruption", pointe le directeur de l’Observatoire de l’aéronautique et de l’aviation civile, Mehran Ebrahimi, dans des propos rapportés par Courrier International. "Des pilotes font demi-tour ou atterrissent d’urgence pour moins que ça", avance-t-il. 

Une enquête a été ouverte pour faire toute la lumière sur cette affaire et comprendre comment le vol a pu dégénérer à ce point. Les fautifs risquent des amendes de plusieurs milliers d’euros, notamment pour mise en danger de la vie d’autrui. 

Avec plus de 36.000 nouveaux cas quotidiens en moyenne au Canada ces derniers jours, le Canada a récemment durci ses restrictions sanitaires, notamment vis-à-vis des personnes non-vaccinées. Ainsi, dès le 18 janvier, l'achat d'alcool et de cannabis sera conditionné à la présentation d'un passeport vaccinal au Québec. "Je pense que le premier objectif est de limiter les contacts et le deuxième de les protéger contre eux-mêmes", a justifié Christian Dubé, ministre québécois de la Santé. "On va s'assurer qu'ils comprennent très bien que, s'ils ne veulent pas se faire vacciner, ils restent chez eux", assène-t-il. Le gouvernement fédéral canadien a également décidé de priver d’allocations chômage ceux qui se retrouveraient sans emploi par refus de se faire vacciner. Dans plusieurs provinces, des mesures contraignantes - écoles et lieux publics fermés, rassemblements privés interdits - ont été restaurées. 


M.G | Reportage TF1 A.Basar

Tout
TF1 Info