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Présidentielle 2022 : que proposent les candidats pour les enseignants ?

Publié le 21 mars 2022 à 19h21

Source : JT 20h Semaine

Augmentation des salaires, missions supplémentaires... À moins de trois semaines du premier tour, les candidats à l'élection présidentielle rivalisent de propositions pour les enseignants.
Tour d'horizon des différents programmes.

À quoi ressemblera le métier d'enseignant dans les prochaines années ? Avant le premier tour de l'élection présidentielle, les prétendants à l'Élysée ont fait part de leurs propositions pour la profession. Tous, ou presque, promettent dans leur programme de revaloriser les salaires des professeurs. Mais certains conditionnent ces augmentations à des heures supplémentaires dédiées aux élèves. La formation des enseignants fait également partie des chantiers que veulent ouvrir les candidats.

Ils souhaitent une revalorisation générale des enseignants

Anne Hidalgo a été l'une des premières à placer le sujet sur la table avec une proposition choc : doubler le salaire des enseignants sur l'ensemble du quinquennat. Tout au long de l'automne, la candidate socialiste maintenait cette mesure, qu'elle jugeait "faisable". Il n'en existe toutefois aucune trace dans son programme. Pour les enseignants, elle souhaite porter la "rémunération progressivement au niveau de celui des cadres, en commençant par les débuts de carrière". Elle propose également le "rétablissement d'une formation initiale complète [...] et d'une formation continue", ainsi que la mise en place "d'états généraux de la pédagogie".

La maire de Paris n'est pas la seule à promettre aux enseignants une revalorisation salariale. De l'autre côté de l'échiquier politique, Marine Le Pen propose à son tour une augmentation générale du personnel éducatif. La candidate soutenue par le Rassemblement national souhaite ainsi "revaloriser le salaire des enseignants", mais aussi "refonder leur formation".

15%, 20%, 30%.. La bataille des augmentations

Plusieurs prétendants à l'Élysée ont même chiffré ces revalorisations. Dans son programme pour l'éducation dévoilé ce lundi, le candidat écologiste Yannick Jadot propose d'augmenter les enseignants de "20% sur le quinquennat", tout en insistant sur la "formation initiale et continue", qu'il entend "refonder".

L'augmentation des salaires est également au menu du programme de Fabien Roussel, qui propose aux enseignants de "retrouver les moyens d'exercer leurs missions". Il souhaite à son tour accroître leurs rémunérations "de 30%", et les impliquer dans "l'élaboration des programmes". Le candidat communiste promet aussi de "reconstruire la formation continue".

Des propositions similaires à celles de Jean Lassalle. Selon le député, les enseignants devraient gagner "près de 700 euros de plus". En ce sens, il veut "ouvrir des négociations avec les syndicats" afin de les revaloriser. Pour "alléger les programmes scolaires", le candidat de Résistons! plaide pour "nommer une majorité d'enseignants au sein du Conseil supérieur des programmes".

Jean-Luc Mélenchon, désormais troisième homme dans les intentions de vote, veut "revaloriser le traitement des personnels de 15% pour rattraper le gel du point d'indice", qui devrait être dégelé avant l'été. Outre cette première augmentation, le député de la France insoumise entend également "revaloriser les grilles indiciaires dans le cadre d'une négociation avec les organisations syndicales". Il souhaite aussi "refonder la formation" en créant des "écoles professionnelles de l'enseignement" ou encore "alléger la charge de travail" dans le premier degré.

Dans son programme pour l'école, Philippe Poutou promet, lui, une "augmentation de 33% des salaires" et une "unification des statuts de la maternelle à l'université". Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste propose en outre de titulariser "l'ensemble des contractuels".

Le candidat de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, promet lui aussi une revalorisation automatique de 20% pour tous les professeurs. S'il est élu, les enseignants prêts à réaliser des "heures de soutien scolaire auprès des élèves en difficulté" seraient à nouveau augmentés de 20%, indique-t-il dans son programme, dans lequel il propose également de "réformer la formation des enseignants du premier degré en réinstaurant des écoles normales d'instituteurs".

Ils souhaitent revaloriser les enseignants, sous conditions

D'autres candidats désirent exclusivement réserver les augmentations de salaires aux enseignants prêts à travailler plus. C'est notamment le cas du président sortant, Emmanuel Macron. Le candidat de la majorité présidentielle souhaite ainsi mettre en œuvre de "meilleures rémunérations pour toutes celles et ceux qui s'engagent sur de nouvelles missions", comme le "remplacement de professeurs absents" ou "un suivi plus individualisé des élèves". En revanche, Emmanuel Macron juge "difficile" de revaloriser ceux "qui ne sont pas prêts à faire plus d'efforts".

Il en est de même pour Valérie Pécresse. La candidate des Républicains veut revaloriser les salaires "des enseignants en début de carrière" et de ceux "qui acceptent des missions supplémentaires ou enseignent dans des établissements difficiles". Elle plaide aussi pour la mise en place d'une "réserve éducative nationale", composée de "professeurs retraités et d'étudiants rémunérés pour du soutien scolaire gratuit".

Éric Zemmour souhaite aussi revaloriser les enseignants "en attribuant des 'primes d'excellence professorale' fondées sur la qualité de la transmission du savoir évaluée grâce à de plus fréquences inspections". Le candidat de Reconquête! veut revoir leur formation en établissant "une sélection plus stricte des professeurs du primaire et du secondaire en mettant en place des concours plus exigeants" et en créant des "écoles normales supérieures régionales".

Pas de "promesse électorale" pour Nathalie Arthaud

Enfin, Nathalie Arthaud, elle-même professeure d'économie, est la seule à ne pas proposer d'augmenter spécifiquement les salaires des enseignants, se vantant de ne pas faire de "promesse électorale". Mais la candidate de Lutte ouvrière plaide pour "arracher au patronat" une revalorisation générale des salaires par des "luttes collectives".


Idèr NABILI

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