Poids, caries... Comment la santé des ados a évolué depuis la fin des années 2000

Publié le 28 août 2019 à 12h57

Source : JT 13h Semaine

ÉTAT DES LIEUX - Le service statistique des ministères sociaux, la Drees, dresse depuis 1999 un portrait de la santé des adolescents français, en partenariat avec l'Éducation nationale. Publié ce mercredi, le dernier rapport décrit de nombreuses améliorations depuis le dernier rapport datant de 2009, malgré un taux de surpoids en hausse.

Les adolescents français vont globalement mieux. Dans un rapport publié ce mercredi, la Drees, le service statistique des ministères sociaux, dresse l'état de santé des élèves scolarisés en classe de troisième. Les jeunes participants, 7.200 au total, ont réalisé un examen de santé ainsi qu'un entretien portant sur leurs habitudes de vie et leur santé respiratoire. L'enquête a été menée entre 2016 et 2017.

Si plusieurs éléments positifs ressortent de ce rapport, témoignant d'une meilleure prise en charge médicale des jeunes, ces derniers sont néanmoins "plus souvent en surcharge pondérale". La Drees met d'autre part l'accent sur la persistance d'inégalités sociales, en défaveur de la santé des plus défavorisés.

Une hausse du surpoids genrée entre 2009 et 2017

18,2% des élèves de troisième sont effectivement concernés par le surpoids et plus d'un quart d'entre eux (5,2%) sont obèses. Ces proportions étaient respectivement de 17% et 3,8% en 2009.

Si la hausse est significative, elle touche davantage les filles. En 2009, elles étaient 17% à présenter un poids trop important et 3,8% à être obèses. Huit ans plus tard, elles sont 20% en surpoids et 5,4% concernées par l'obésité. Chez les garçons, la surcharge pondérale reste stable, avec 17% des élèves concernés en 2009 comme en 2017. L'obésité gagne en revanche un point (de 3,8 % en 2009 à 4,7 % en 2017).

Cette différence de genre peut s'expliquer de plusieurs façons. D'une part, les filles sont deux fois plus nombreuses que les garçons à déclarer ne "jamais" ou "rarement" prendre un petit-déjeuner. Or celui-ci est crucial pour éviter le grignotage tout au long de la journée. De plus, alors que l’Académie des sciences suggérait en 2013 de ne pas excéder deux heures par jour devant les écrans à l’adolescence - activité qui, pratiquée en excès, peut également avoir un impact sur la quantité et la qualité du sommeil et être facteur de surpoids -, la moitié des filles passe au moins 4 heures devant les écrans en semaine, contre 3 heures pour la moitié des garçons. "Ces écarts de consommation s’expliquent par un usage différencié des écrans selon le sexe : les filles ont tendance à privilégier les réseaux sociaux, accessibles, notamment, de leur téléphone portable et les garçons les jeux, plutôt sur écrans fixes", explique la Drees dans son rapport. Les filles ne sont aussi que 67% à déclarer pratiquer un sport, contre 81% des garçons.

Pour la Drees, la prévalence de l’excès pondéral reste également "socialement très marquée". Le surpoids touche ainsi un adolescent sur quatre parmi les enfants d’ouvriers, contre un sur neuf parmi les enfants de cadres. Pour l’obésité, les pourcentages sont respectivement de 7,5 % et 2,7 %. Cela s'explique, selon le service statistique, de plusieurs manières. Les enfants d’ouvriers sont, selon leurs déclarations, deux fois plus nombreux que les enfants de cadres à prendre "rarement" ou "jamais" un petit déjeuner. La moitié de ces élèves défavorisés ne mange d'autre part "rarement" ou "jamais à la cantine, contre 16 % des enfants de cadres.

Le temps passé sur les écrans diffère aussi beaucoup d'un milieu à l'autre. 81% des adolescents issus des milieux les moins favorisés déclarent y passer quotidiennement plus de 2 heures dans la semaine, contre 61 % des enfants de cadres. Enfin, seuls  63 % des enfants d’ouvriers déclarent pratiquer une activité sportive en dehors des cours dispensés à l'école, contre 84 % des enfants de cadre.

Une meilleure santé bucco-dentaire

Du côté de la santé bucco-dentaire, la Drees note une nette amélioration de la situation. Ainsi, alors que 56% des collégiens avaient des dents indemnes de caries en 2009, ils sont 68% en 2017. Selon les auteurs du rapport, ce phénomène pourrait en partie être lié à l’association de plusieurs facteurs : le dispositif M’T dents, qui permet de bénéficier d’un examen bucco-dentaire sans avance de frais, ou encore l’impact indirect de recommandations nutritionnelles mises en place dans le cadre du programme national nutrition santé, qui conseille une consommation limitée d’aliments ou de boissons sucrés. En 2017, 38% des adolescents portaient d'autre part un appareil dentaire, contre 28% en 2009.

Une fois de plus, les inégalités sociales persistent dans ce domaine.  77% des enfants de cadres n'ont aucune carie, contre 59 % des enfants d’ouvriers. Le recours aux soins curatifs est également moindre, puisque 5% des enfants de cadres ont des dents cariées non soignées, contre 14% des enfants d’ouvriers. Ces derniers sont aussi moins nombreux à porter des lunettes

(31%) que les enfants de cadres (37%), alors qu'ils présentent davantage un trouble non corrigé de la vision de loin (10% contre 3%).

La vaccination contre le HPV en baisse

Concernant la vaccination, la Drees note des progrès à faire. La couverture vaccinale contre le papillomavirus humain (HPV) est par exemple en chute libre. Alors que 30% des jeunes filles avaient initié la vaccination et 16% avaient reçu les trois doses recommandées en 2009, elles n'étaient plus que 23% à avoir reçu les premières injections et 18% à avoir bénéficié du schéma complet en 2017. Permettant de protéger les individus de huit types de cancers (utérus, anus, oropharynx, vulve, vagin, cavité orale, larynx et pénis), ce vaccin doit être administré, selon les recommandations, entre 11 et 14 ans. Il peut également être proposé en rattrapage jusqu'à l'âge de 19 ans chez les femmes.

La Drees juge aussi insuffisant le taux d'administration (90%) de la deuxième dose du vaccin trivalent rougeole, oreillons, rubéole, malgré un progrès depuis 2009 (83%). La couverture vaccinale contre l’hépatite B (trois doses) est, elle, qualifiée de faible, s'élevant à 45%, contre 43% en 2009 pour au moins trois doses.

Une augmentation des symptômes asthmatiques

En 2017, 12% des enfants ont par ailleurs rapporté avoir eu des sifflements dans la poitrine au cours des douze derniers mois, ce qui peut être un indicateur d'asthme. Ils étaient 10% en 2009. Par ailleurs, 16%, soit la même proportion que huit ans auparavant, ont déclaré avoir déjà eu une crise d’asthme dans leur vie. En 2004 en revanche, ils n'étaient que 13%.


La rédaction de TF1info

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