296 euros par an : les frais bancaires exorbitants des clients les plus fragiles

Publié le 28 octobre 2017 à 18h00, mis à jour le 28 octobre 2017 à 18h19
296 euros par an : les frais bancaires exorbitants des clients les plus fragiles

ARGENT - "60 Millions de consommateurs" publie ce jeudi une enquête sur les frais bancaires et les incidents facturés en cascade et au prix fort aux clients les plus fragiles. En moyenne, ces derniers sont prélevés de 296 euros par an pour des agios ou des incidents, contre 34 euros pour l'ensemble des clients.

Une dépense inattendue, une fin de mois difficile, et votre compte bancaire est dans le rouge. Même pour quelques euros, vous risquez de vous faire prélever des frais pour agio ou incident bancaire. Dans une enquête publiée ce jeudi et réalisée avec l’Union nationale des associations familiales (Unaf), le magazine 60 Millions de consommateurs dénonce le matraquage des banques à l’encontre des clients les plus fragilisés et les plus en difficulté. 

Quand les frais d’agios et les frais pour incidents coûtent ainsi en moyenne 34 euros par an à l’ensemble des clients des banques, ceux qi rencontre le plus de difficultés sont quant à eux eux ponctionnés de 296 euros. Mais ces montants varient fortement d’une banque à une autre. Ainsi, la plus sévère est la BNP Paribas : elle prélève 663 euros de frais en moyenne pour les clients en difficulté, contre 44 pour l’ensemble. En revanche, celle qui facture le moins de frais est La Banque postale, respectivement 160 et 10 euros.

L'envoi d'une simple lettre facturé entre 12 et 20 euros selon les banques

Ces frais regroupent notamment les pénalités pour chèque rejeté pour défaut de provision, facturées entre 28,50 et 50 euros ; les frais de commission d’intervention, facturés de 6,90 à 8 euros ; l’envoi de lettre d’information pour compte débiteur non autorisé, facturé 12 à 20 euros selon les banques ; ou encore les pénalités pour chèque émis en période d’interdiction bancaire, facturées jusqu’à 60 euros. 

60 Millions de consommateurs fait remarquer dans son enquête que ces frais sont logiques lorsqu’un client dépense de l’argent qu’il n’a pas, mais s’interroge sur le bienfondé de leur accumulation. "Comment les prendre autrement que comme un profit facile réalisé sur le dos d’une personne fragilisée ?" questionne notamment le magazine.

Des dispositifs d'aide méconnus des conseillers bancaires

Selon l'enquête, les conseillers bancaires ne prennent pas au sérieux leurs obligations d'accompagnement auprès de leurs clients les plus en difficulté. Alors qu'ils sont tenus de proposer aux plus fragiles une offre permettant de réduire leurs frais d’incidents, seuls 69% des conseillers en agence connaissent cette disposition, et parmi eux, seuls 40% l’ont déjà distribuée.

4% des clients en difficulté ont pu se faire rembourser en partie, contre 28% des clients "lambda"

Ces clients fragiles sont les plus matraqués mais aussi ceux qui bénéficient le moins de la compréhension et de la largesse des conseillers. Alors que les banques disent rembourser les frais de leurs clients, l’étude de 60 Millions de consommateurs nuance ces propos. Quand 28% des clients lambda arrivent ainsi à se faire rembourser plus de la moitié de leurs frais, seuls 4% des clients en difficulté réussissent à en obtenir autant. 

Selon le magazine, les revenus générés par des incidents de fonctionnement de comptes représentent 6,5 milliards d’euros chaque année. Et ils ont engendré près de 5 milliards de résultat net en 2016. 


La rédaction de TF1info

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