Courses en magasin ou en ligne, quel est le système le plus écolo ?

Publié le 21 février 2018 à 7h00
Courses en magasin ou en ligne, quel est le système le plus écolo ?

Source : Thinkstock

POLLUTION - Partenaire du Prix Entreprises pour l’environnement (EpE), LCI vous livre pendant un mois des articles autour de la thématique digital et environnement. Cette semaine, nous comparons l'impact environnemental entre des achats réalisés sur internet et en magasin.

Peut-être avez vous vu des affiches de l'enseigne bio Naturalia placardées en ville pour vanter les mérites de son service de livraison. Une aberration pour l'environnement, vous êtes-vous peut-être dit. N'en soyez pas si sûr. Dans certains cas, commander en ligne est loin de faire bondir l'empreinte carbone. Bien au contraire.

Les livraisons mutualisées diminuent énormément les émissions de CO2

Le modèle de la vente en ligne divise par quatre les émissions de gaz à effet de serre, selon une étude d'Estia pour la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad). Une livraison dans un point relais ou à la poste nécessite en moyenne un transport sur 3,6 km alors qu'acheter les mêmes produits en boutique aurait induit de parcourir en moyenne 13,7 km. Soit une économie de 9 km par commande du fait que les tournées de livraison soient mutualisées sur un même parcours.

Estia / Fevad / 2009

"La logistique évolue aujourd'hui avec le numérique. La gestion des flux se perfectionne encore. Il convient cependant de différencier le transport personnalisé (livraison express par exemple), qui implique une consommation importante, du transport groupé, qui permet de rationaliser les opérations", soulève cependant Fabrice Flipo, maître de conférences en développement durable à Télécom Ecole de Management interrogé par LCI.

A terme, la voiture autonome pourrait contribuer à réduire les transports
Raymond Lang, spécialiste transports durables à FNE

A l'avenir, le modèle pourrait être encore plus optimisé. "La voiture autonome pourrait permettre à terme de desservir les clients chez eux, dans des points de relais ou dans des casiers de leur quartier", imagine pour sa part Raymond Lang, spécialiste transports et mobilités durables à l'association France nature environnement (FNE). "En se substituant au véhicule avec chauffeur, ce système n'engendrerait pas le surcoût de livraison (8 euros en moyenne selon l'étude, ndlr) susceptible de rebuter certains clients. Ce qui n'est encore qu'une vision utopique pourrait ainsi contribuer à la réduction des transports", explique-t-il.

Estia / Fevad / 2009

Le mode de stockage est aussi moins énergivore dans le e-commerce que dans les magasins physiques. Toujours selon l'étude, un centre logistique est deux à trois fois moins éclairé qu'une boutique accueillant des clients. Il est aussi moins chauffé en hiver et non climatisé en été. Quant aux produits frais, ils sont stockés dans des chambres froides occasionnant moins de déperdition énergétique que les gondoles, parfois ouvertes, du commerce traditionnel.

Les émissions de gaz à effet de serre liées au temps de connexion (3,1g de CO2 pour une commande passée en 10 minutes) ainsi que celles liées aux emballages supplémentaires pour le transport ne sont pas éludées. Mais elles sont dans la plupart des cas, largement compensées par les bénéfices liés à la réduction des déplacements des clients, indique encore l'étude.

Et notre supermarché de quartier ?

De quoi rassurer ceux qui, sur les 36,6 millions de personnes qui achètent sur Internet en France, se préoccuperaient de l'empreinte carbone ? Pas forcément. De nombreux paramètres peuvent inverser la tendance, à commencer par le moyen de locomotion (à pied, en transports en commun, en voiture) ou le fait que le magasin soit sur votre chemin ou qu'au contraire il fasse faire un trajet exprès pour effectuer ses achats. Sans oublier les retours d'articles en cas d'insatisfaction, qui n'ont pas été pris en compte dans cette étude. Ainsi, "le scénario du supermarché de proximité auquel le client se rend à pied est de loin le meilleur sur le plan environnemental. Ce système est assez bien optimisé", assure Fabrice Flipo.

La provenance est aussi un écueil des commandes en ligne. "Sur Internet, les clients achètent facilement des produits venant d’extrêmement loin ou d'à côté de chez soi sans prêter attention à leur lieu d'origine, d'autant que les frais d'expédition sont souvent identiques. Ces achats contribuent à l'augmentation des transports, maritimes notamment, à l'échelle mondiale", ajoute l'enseignant-chercheur.

Amazon se lance dans les supermarchés physiques sans caisse Source : Sujet JT LCI
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Entreprises pour l’Environnement (EpE), associée LCI, lance pour la 13e année consécutive, son appel à candidature pour le Prix Jeunes pour l’Environnement doté de plus de 10.000€. Cette année, les concurrents doivent réfléchir à la question suivante : "Digital et Environnement : quelles connexions ?"

Les jeunes de moins de 30 ans ont carte blanche ! Ils sont invités à présenter des idées inédites, des solutions concrètes de services ou d’applications, d’objets connectés, de chatbot, etc… favorisant l’environnement (climat, biodiversité, ressources, eau…) ou, à l’inverse, des solutions concrètes pour diminuer l’impact du recours au digital. Pour plus d'information, rendez-vous sur le site dédié.


Laurence VALDÉS

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