Appareils auditifs trop chers : concurrence, remboursements... pourquoi il reste 2000 euros de votre poche

Publié le 15 décembre 2016 à 17h16

Source : Sujet TF1 Info

DÉPENSES - S'équiper en prothèses auditives revient généralement à 3000 euros la paire. Une fois déduits les remboursements de l'Assurance maladie et de la Sécurité sociale, il reste à payer 2000 euros pour le patient.

Sur les trois millions de personnes qui auraient besoin de porter des appareils auditifs en France, seulement deux millions en sont équipés. En cause : non seulement un frein psychologique mais aussi financier. Le prix d'une audioprothèse avoisine en effet 1.500 euros, soit 3.000 euros pour les deux oreilles, souligne ce mercredi 14 décembre 2016, l'Autorité de la concurrence, l'organisme chargé de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles et d'étudier le fonctionnement des marchés.  

Ces coûts importants sont d'autant plus susceptibles de dissuader les particuliers de franchir le cap que les remboursements de l'Assurance maladie et des mutuelles sont très limités. En détail, la Sécurité sociale rembourse 120 euros par appareil (340 euros la paire), un tarif qui n'a plus été revalorisé depuis 1986. Les complémentaires santé participent pour leur part à hauteur de 400 euros en moyenne par oreille (800 euros la paire). Résultat, les patients en sont pour 1000 euros de leur poche  (2000 euros la paire).

PIKTOCHART / LCI / LV

Les audioprothésistes achèteraient les appareils en moyenne à 327 euros (654 euros la paire), son l'UFC - Que Choisir. Soit quatre fois et demi moins cher que le prix de revente. Un écart qui s'explique, à en croire les professionnels. Ceux-ci insistent sur le fait que la facture correspond en fait à un  forfait qui comprend l'appareil proprement dit mais aussi le suivi pendant toute sa durée de vie, soit 5 ou 6 ans. 

Quoiqu'il en soit, dans le but de tirer les prix vers le bas, l'Autorité de la concurrence préconise de séparer l'achat de l'appareil des prestations de suivi ultérieures. Sans oublier que le nombre trop restreint d'audioprothésistes n'aide pas à faire jouer la concurrence. L'organisme suggère donc aussi de revoir à la hausse le numerus clausus de la profession en augmentant le quota de 199 nouveaux étudiants audioprothésistes par an.


Laurence VALDÉS

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