Crèche, nounou, jeune fille au pair... Quel mode de garde est fait pour vous (et votre enfant)?

Publié le 29 août 2018 à 7h00
JT Perso

Source : Sujet JT LCI

COMPARATIF - De la crèche à la jeune fille au pair, en passant par la nounou, les différents modes de garde présentent tous des avantages et des défauts. Certains rassurent les parents, d'autres sont hors budget ou de toute façon indisponibles. Voici l’éventail des alternatives susceptibles de faire (plus ou moins) votre bonheur et celui de votre enfant.

Crèche, nounou ou autre : pour savoir quel système répond le mieux à vos attentes, il convient de tenir compte de vos envies mais aussi des possibilités réelles qui s’offrent à vous, en matière d’horaires, de disponibilité ou encore de coût. Certaines formules alternatives pourraient aussi vous tenter, si vous lâchez momentanément votre plein temps au travail. Voici les avantages et inconvénients des principaux modes de garde :

La crèche

C'est la solution idéale pour les parents qui valorisent le collectif et qui ont des horaires classiques. Mais attendez-vous à un parcours du combattant pour obtenir une place. 

[ + ] Le coût, la sécurité, l'éveil

Son coût est ajusté à vos moyens dans les crèches publiques ou conventionnées par la Caisse d'allocations familiales (CAF). Par exemple, si c'est votre premier enfant, il faut compter environ 70 euros par mois si vos revenus sont très faibles, 316 euros pour deux Smic, 475 euros pour trois Smic, etc. Au sein de l'établissement qui accueille normalement 60 bébés, la sécurité du vôtre est entre les mains de plusieurs personnes travaillant en équipe et encadrées sous le contrôle et la surveillance du service départemental de la protection maternelle et infantile (PMI). Votre enfant sera stimulé par son contact avec ses petits camarades et par les activités proposées (parcours de motricité, piscines à bulle, peinture à l'éponge et autres ateliers).

[ - ] Les horaires, le manque de places

Les horaires d'accueil des établissements publics ou conventionnés correspondent souvent à des horaires de bureau.  Attendez-vous aussi à une fermeture pendant les vacances de Noël et au mois d'août. Si vous travaillez de nuit, le week-end ou que vous avez souvent des réunions tardives, vous serez coincés, à moins que les grands-parents ne soient disponibles et partants pour prendre le relais. Le nombre de places (plus de 400.000) est très insuffisant pour satisfaire toutes les demandes. Au point que quasiment la moitié des parents qui souhaitent confier leur enfant à une crèche se cassent le nez. 

A noter : des variantes de la crèche collective classique pourraient davantage vous correspondre. A commencer par la crèche parentale, gérée par une association de parents, dont l'implication dans la vie du groupe est attendue. Aussi, pour ceux dont l'employeur le propose, la crèche d'entreprise a l'avantage de s'adapter à vos heures de travail. Sans oublier la micro-crèche accueillant dix enfants au maximum. Ou encore la crèche familiale dans laquelle votre bébé est en fait gardé par un(e) assistant(e) maternel(le) à son domicile (avec trois autres enfants au plus), mais cette petite équipée se retrouve une ou deux fois par semaine dans une crèche avec d'autres enfants dans le même cas.  

L'assistante maternelle

Que ce soit par choix (savoir votre enfant perdu dans un grand groupe, très peu pour vous) ou par défaut (impossible de trouver une place en crèche près de chez vous), vous envisagez un accueil individuel.

[ + ] La sociabilisation en douceur

Une personne qualifiée est dédiée à votre enfant. L'assistante maternelle doit en effet être titulaire d'un agrément délivré par le conseil départemental pour pouvoir s'occuper à son domicile de quatre enfants au maximum. Elle doit avoir suivi une formation de 120 heure sauf si elle est déjà titulaire d'un CAP petite enfance. Elle reçoit alors à son domicile jusqu'à quatre enfants. Les parents trop interventionnistes devront donc essayer de se contenir. Les horaires sont généralement moins stricts que dans une crèche même si, soyez-en sûrs, les abus à répétition risquent de ne pas passer longtemps. 

[ - ] Le coût, la paperasse

Le coût est souvent plus élevé qu'en crèche : généralement autour de 1000 euros par mois et par enfant (salaire et indemnités comprises, hors frais de repas). Toutefois, à moins que l'assistante maternelle ait très bien négocié son salaire, les aides de la CAF (467 à 177 euros par mois pour un enfant de moins de trois ans, selon votre situation) couvrent une partie de ces frais. En outre, vous avez droit à un crédit d'impôt susceptible d'atteindre 1150 euros par an. En recrutant ce salarié, vous devenez employeur avec tout ce que cela recouvre de démarches et de responsabilités. Gare aux maux de tête. 

A noter : en passant par une crèche familiale, vous vous épargnez beaucoup de paperasse. Cette structure emploie à votre place l'assistante maternelle. 

La garde (partagée ou pas) à domicile

Fréquemment présentée comme la solution la plus simple pour les parents, la garde d'enfant à domicile est en fait souvent un choix de repli quand une place n'a pu être trouvée ni en crèche ni chez un(e) assistant(e) maternel(le). En cause : son prix prohibitif. A moins d'opter pour la garde partagée entre deux familles. 

[ + ] Le confort, les services en plus

C'est la solution la plus luxueuse : vous n'avez qu'à attendre que votre nounou arrive le matin pour partir travailler. Votre bébé peut encore être endormi ou ne pas avoir pris son biberon, le relais est assuré en douceur. Quel confort pour vous comme pour votre enfant. En outre, si vous l'avez prévu au contrat, cette personne peut également faire un peu de repassage et de ménage pendant la sieste du bébé. Ce qui vous soulagera au quotidien. 

[ - ] Le coût, le statut d'employeur

Vous aurez à sortir autour de 1300 à 1600 euros par mois et quel que soit le nombre d'enfants (charges comprises et aides de la CAF déduites) pour une nounou dédiée à votre famille et payée au minimum légal. C'est bien plus que pour l'emploi d'une assistante maternelle. Toutefois, si vous optez pour la garde partagée avec une autre famille (une semaine chez l'une, une semaine chez l'autre par exemple) le coût est largement diminué. Sans oublier que le crédit d'impôt peut atteindre 6750 euros par an si vous avez un enfant à charge. Si vous ne supportez pas d'avoir des responsabilités, passez votre chemin : avoir un employé à domicile fait de vous un patron. C'est à vous de poser les règles et les limites concernant l'organisation de la journée et les activités, d'autant qu'aucune qualification n'est requise pour exercer le métier de garde à domicile. 

A noter : si le rôle d'employeur vous pèse - et que vous en avez les moyens financiers -, vous pouvez passer par une société de service qui se chargera de recruter quelqu'un, de le rémunérer… et de vous présenter la facture.

Jeune fille / jeune homme au pair

Il s'agit techniquement d'un "stagiaire aide familial étranger". Femme ou homme, il doit avoir entre 17 et 30 ans et suivre des cours de français pendant son séjour. Logé et nourri par vos soins, il reçoit de votre part de l'argent de poche (entre 267,75 euros et 321,30 euros) donnant lieu à des cotisations sociales (553,28 euros en 2018). Votre relation est formalisée par un "contrat spécifique d'accueil" courant sur trois mois à un an (prolongation possible jusqu'à deux ans maximum). En clair, vous n'êtes pas employeur mais famille d'accueil. 

 

[ + ] L'ouverture culturelle, la convivialité

Cet(te) étudiant(e) étranger(e) parle sa langue maternelle avec votre enfant et l'ouvre à une autre culture tandis que vous l'aidez à mieux s'imprégner de la culture française. Vous n'avez pas à endosser le statut d'employeur mais devez le considérer comme un membre de la famille. 

[ - ] Une disponibilité limitée, la promiscuité

Votre "stagiaire" ne doit pas travailler plus de cinq heures par jour, aménagées de façon à lui permettre de suivre ses cours. Insuffisant pour garder un bébé non scolarisé pendant que vous êtes au travail. Idéal en revanche pour aller chercher des enfants à la sortie de l'école et les garder quelques soirs comme l'aurait fait un baby-sitter. Votre logement doit être assez vaste pour qu'il ou elle ait sa chambre et que sa présence ne tourne pas à la promiscuité.

A noter : A  ne pas confondre avec le statut de "salarié au pair", le plus souvent Français, sans condition d'âge, donnant lieu à un contrat de travail en CDI et donc sans limitation de durée. 

Vous-même (congé parental)

Envie de faire une pause dans votre vie professionnelle pour passer un maximum de temps avec votre bébé ? Le congé parental permet aux mères comme aux pères de s'arrêter, en partie ou totalement, de travailler. Dès l'instant où vous justifiez d'un an d'ancienneté dans l'entreprise à l'arrivée de votre enfant, l'employeur ne peut pas vous refuser un congé ou un temps partiel d'au moins 16 heures par semaine. Cette parenthèse ne peut pas excéder trois ans.

[ + ] Une relation parent-enfant privilégiée

Premiers sourires, premiers babillements, premières fois où il se retourne… vous ne raterez rien des premiers mois de votre enfant, à cet âge où il change d'une semaine sur l'autre. Un vie moins stressante aussi, même si s'occuper d'un enfant (pas aussi parfait qu'on le voudrait) n'est pas de tout repos. Si vous travaillez à temps partiel, vous avez droit à des aides de la CAF pour vous aider à financer des modes de garde auxquels vous avez recours au moins 16 heures dans le mois. 

[ - ] La perte de revenus, l'isolement

Pas de maintien de la rémunération (sauf convention collective plus favorable). Toutefois, la CAF compense en partie cette perte de revenus en versant la Prestation partagée d'éducation de l'enfant (Prepare) de 396 euros par mois pour une cessation totale d'activité, moins pour un temps partiel (256 euros ou 148 euros). Mais la durée de cette aide est limitée et dépend de la situation familiale (par exemple, 6 mois pour chaque parent pour un couple dont c'est le premier enfant). Le risque est aussi de souffrir d'un certain isolement en jouant les papas ou les mamans à plein temps. Ce qui peut impliquer un sentiment de dépendance (financière) vis-à-vis du conjoint qui continue de travailler. Sans oublier que c'est difficilement pendant cette parenthèse que votre carrière décollera. 

A noter : simple besoin de souffler ou nécessité d'honorer un rendez-vous, quelles que soient vos raisons, la halte-garderie accueille votre enfants dès ses tout premiers mois de façon occasionnelle, généralement dans la limite de trois demi-journées par semaine. Les places s'arrachent, il est conseillé de réserver plusieurs semaines à l'avance. En halte-garderie publique, le tarif est adapté à votre situation sur le même principe qu'en crèche. 


Laurence VALDÉS

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