Crédits à la consommation : comment ne pas tomber dans le (coûteux) piège des cartes de fidélité ?

Propos recueillis par Laurence VALDÉS
Publié le 11 décembre 2019 à 15h36, mis à jour le 12 décembre 2019 à 9h33

Source : JT 20h Semaine

INTERVIEW - Selon une enquête publiée mardi, dix millions de Français déclarent détenir au moins un crédit à la consommation. LCI a demandé à une association de consommateurs les principaux éléments à avoir en tête pour souscrire en connaissance de cause. Principal conseil : soyez particulièrement attentif aux offres de crédit revolving incluses d'office dans les cartes de fidélité des magasins.

Près d'un Français sur cinq (18,9%) déclare détenir un crédit à la consommation. C'est ce qui ressort d'une enquête publiée ce mardi 10 décembre par Cofidis et portant sur la situation en 2018. Ce taux se rapproche de celui de 2010, après des fluctuations à la hausse et à la baisse sur sur la période. Les principaux projets financés par ce biais sont l’achat d’une voiture (9,4% des crédits), le financement de travaux (4,3%) ou l’acquisition de biens d’équipement (2,1%).  

Toujours selon cette étude, ces prêts attirent notamment, question âge, les jeunes de 25 à 34 ans (24,1% ) et les seniors de 65 à 74 ans (20,4%) et, question catégories professionnelles, les artisans, commerçants et chefs d'entreprise (19,1%). Si ces crédits peuvent être bien pratiques pour boucler un budget, ils risquent aussi, dans certains cas, de conduire à un endettement excessif. Afin d'avoir les cartes en main avant d'éventuellement y recourir, voici les principaux repères et mises en garde à avoir en tête. Olivier Gayraud, juriste à l'association Consommation Logement Cadre de vie (CLCV), nous rappelle l'essentiel. 

LCI : Quels sont les principaux types de crédit à la consommation et leurs différences ?

Olivier Gayraud : Il convient de distinguer le crédit classique et le crédit renouvelable [aussi appelé crédit permanent ou revolving, NDLR]. Le premier est souscrit auprès de la banque pour un montant précis au taux d'intérêt de généralement 1%, 2% ou 3%. Il est en outre limité dans le temps et affecté à un une dépense précise. Le second permet de disposer librement d'une somme qui se reconstitue au fur et à mesure des remboursements. Il est généralement associé à une carte de fidélité proposée en magasin et son taux tourne autour de 17%-18%.

Le crédit renouvelable est une fuite en avant"
Olivier Gayraud, juriste à la CLVC

Le crédit renouvelable coûte donc très cher ? 

Oui. C'est une fuite en avant pour certains consommateurs déjà endettés. Le fait qu'il soit distribué sur les lieux de vente est au coeur du problème. Lorsqu'un prêt est proposé pour un achat supérieur à 1.000 euros, la réglementation oblige pourtant à proposer d'opter pour un crédit non renouvelable [c'est à dire un crédit amortissable tel que notamment le crédit affecté, NDLR]. Mais cette obligation est souvent détournée par le biais de la carte de fidélité qui a pu être souscrite antérieurement pour bénéficier d'un paiement en 3 ou 4 fois sans frais par exemple. Or, il est fréquent que celle-ci inclue un crédit renouvelable qui peut alors être actionné lors d'un nouvel achat, parfois sans que le client ne s'en rende compte. Ces formules risquent donc de conduire le consommateur à l'endettement au-delà de ses capacités financières. 

Quels sont alors les éléments à vérifier dans un contrat de prêt ? 

Pour savoir à quoi on s'engage, au-delà du taux annuel effectif global (TAEG), qui reprend les frais obligatoires tels que le taux d'intérêt et les frais de dossier, il convient de regarder également le coût total du crédit. Autrement dit, ne surtout pas s'arrêter au montant des mensualités de remboursement. Un faible montant mensuel perdurant sur une très longue période finit en effet par revenir cher. Désormais, un exemple chiffré est obligatoire dans le publicités pour donner un ordre d'idée précis. Celui-ci doit mentionner pour un montant de crédit donné, la durée du prêt, le montant des mensualisés et le total dû [intérêts et frais annexes compris, NDLR]. 


Propos recueillis par Laurence VALDÉS

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