CALENDRIER - Entre stocks colossaux à écouler avant que la saison ne soit totalement passée et volonté de conserver leurs marges, les commerçants n'ont pas tous les mêmes attentes. Mais déjà, les opérations promotionnelles se multiplient. Nous avons recueilli l'avis de deux fédérations sur le sujet épineux de la date des soldes d'été.
La date du début des soldes d'été fait débat. La question de la repousser à mi-juillet (au lieu du 24 juin initialement prévu) se pose très sérieusement au gouvernement, selon Les Echos de ce mercredi 20 mai. Mais les commerçants sont loin de tous partager le même avis sur ce sujet épineux au sortir du confinement.
Certains voudraient en effet retarder les soldes au maximum (la date du 19 août est réclamée par certains commerçants) pour vendre au prix fort le plus longtemps possible et ainsi préserver les marges. D'autres sont en revanche pressés de voir cette période de promotions estivales arriver afin d'attirer sans attendre les clients avec des prix cassés, et en définitive renflouer un peu leurs caisses bien vides depuis la crise du coronavirus.
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C'est notamment la position défendue par la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). "Après deux mois de fermeture quasi-totale, il est absolument nécessaire de pouvoir faire repartir le plus vite possible l’activité des commerces non-alimentaires. C’est pour cette raison que, dans leur immense majorité, les commerçants [NDLR : adhérents à la FCD] souhaitent le maintien des soldes soit à leur date initialement prévue, soit avec éventuellement un léger décalage d’une ou deux semaines", assure ce mercredi à LCI un porte-parole de cette fédération, qui regroupe la plupart des enseignes de la grande distribution.
"Repousser les soldes n’aurait ainsi aucun sens économiquement (car on ne peut pas vendre la collection d’été quand l’automne arrive) et aggraverait encore un peu plus leur situation déjà très fragilisée", nous explique la FCD. En effet, "les nombreux produits d'entrée de saison qui n'ont pas pu être écoulés sont désormais dépassés à l'approche des très beaux jours", renchérit également auprès de LCI Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce, qui regroupe 450 enseignes d'habillement et chaussures, soit 27.000 boutiques.
Mais déjà, cette urgence à ramener du monde en boutique se concrétise par "de nombreux rabais ponctuels", observe-t-il. Une tentative non seulement de reconstituer de la trésorerie ne serait-ce que pour passer les futures commandes mais aussi de restaurer la confiance. "Car depuis le 11 mai, les clients n'ont pas retrouvé leurs habitudes d'achat. Ils viennent seulement pour les achats nécessaires mais pas encore pour le shopping plaisir pourtant essentiel dans le marché de la mode", regrette-t-il. A noter que, selon Les Echos, ces encombrants deux mois de stocks de vêtements invendus sont estimés à 2,5 milliards d'euros.
Mais finalement, au-delà de la date en soi, quel que soit le choix du gouvernement, c'est l'incertitude du calendrier qui commence à peser. "Il faut que la date soit rapidement connue car nous avons besoin d'un mois de préparation pour être opérationnels, qu'il s'agisse par exemple de communiquer en amont les plannings des salariés ou de réserver des espaces média", s'impatiente Yohan Petiot alors que le sujet toujours pas tranché est sur la table depuis un mois et demi.