Faut-il manger ou non du Nutella ? L'avis des nutritionnistes

Publié le 16 mai 2014 à 6h32

CONSO - Trop gras, trop sucré... le Nutella n'a pas forcément une bonne image. Nous avons posé la question à plusieurs nutritionnistes. Et voici ce qu'ils en pensent.

Il est l'un des produits préférés des enfants et parfois des plus grands. La pâte Nutella est un best-seller en France où trois familles sur quatre possèdent un pot… au grand damn des nutritionnistes. Pas besoin de chercher plus loin que l'étiquette pour comprendre ce qui les ulcère : noisettes, cacao, lait mais surtout sucre et huile de palme, deux substances qui à elles deux composent 70 % de la recette. Une véritable "bombe calorique" selon eux. Effectivement, les chiffres parlent d'eux-mêmes : 100 grammes de Nutella - comptez entre 15 et 30 g par tartine - équivalent à 530 kilocalories, soit plus qu'un cheeseburger de chez McDonald's ou qu'une pizza.

Cette composition fait de la pâte à tartiner un produit dont le niveau de qualité diététique est proche, si ce n'est inférieur à zéro. "C'est la dernière chose à donner aux enfants, affirme Béatrice de Reynal, nutritionniste. Il n'y a quasiment que de la graisse et du sucre. En dessous de 30 g par jour, on peut se le permettre de temps à temps à condition que cela soit la seule sucrerie de la journée, ce qui est rarement le cas. Et vu qu'il s'agit d'un aliment "cuillerable" on se rend moins compte de ce que l'on consomme. On tartine forcément plus de Nutella que de beurre".

L'huile de palme particulièrement pointée du doigt

Si en quantité, le sucre est le premier ingrédient (55 %), le plus diabolisé est l'huile de palme, qui a même failli faire l'objet d'une taxe en France. Cette huile végétale contient des acides gras saturés, accusés de favoriser les risques cardio-vasculaires. "La teneur en acides gras saturés n'est jamais affichée sur l'étiquette, il y a un flou sur le sujet, souligne Anthony Berthou, nutritionniste. L'huile de palme telle quelle est pauvre en acide gras mais c'est tout le processus industriel qui va en générer, de même qu'il va altérer les qualités nutritionnelles des quelques "bons" ingrédients comme les noisettes".

Des critiques qui ont poussé Ferrero, le fabricant, à renforcer la communication autour de son produit phare. Sur Internet, la marque indique que l'huile de palme du Nutella "n'est pas hydrogénée", un processus industriel qui favorise les acides gras trans (les plus dangereux pour la santé). Quant aux matières grasses saturées, Ferrero affirme qu’ tartine présente un profil équivalent aux produits du goûter ou du petit-déjeuner". Vrai ou faux ? "Le premier argument est vrai mais Ferrero joue sur les mots pour le second car tous ces produits contiennent aussi de l'huile de palme", explique Anne-Laure Meunier, diététicienne.

Ces arguments n'ont pas empêché une mère de famille californienne de déposer en 2011 une plainte contre la marque pour "publicité mensongère". En France, un reportage diffusé sur Arte en 2010 s'était attaqué à Ferrero pour une autre raison, moins connue : le Nutella, via ses emballages plastiques, contiendrait aussi des phtalates, une substance considérée comme un perturbateur endocrinien. Des polémiques ont contribué à faire émerger des alternatives au Nutella chez de nombreuses enseignes. Reste que, contre vents et marées, le public est toujours autant accro à la version originale. Malgré tous ses défauts.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info