NOUVEAUTÉ – Après les vélos et les scooters, Paris compte désormais un nouveau moyen de locomotion en libre-service : la trottinette électrique. La start-up américaine Lime signe cette nouveauté. On l’a testée, et on vous dit ce qu’elle vaut vraiment.
Il pousse du vert fluo un peu partout dans les rues parisiennes depuis le début de l’été : je veux parler des trottinettes électriques Lime (citron vert, ndlr). Un nouveau moyen de transport individuel, facile à utiliser - c’est en tout cas ce que promet sur le papier la start-up américaine – et en libre-service. C’est la première fois que ce type de trottinette est loué en free floating : c'est à dire que l’engin peut être emprunté et déposé à n’importe quel endroit, sans qu’aucune borne d’attache ne soit nécessaire.
Mais on l’a bien vu avec les vélos, ce nouveau type de service n’a pas vraiment le succès escompté en France. En témoigne le fiasco des Gobee.Bike, ces fameux vélos verts. En l’espace de quelques mois, le service a été retiré de plusieurs villes de France – dont Paris – à cause de vols et d’actes de vandalisme à répétition. On ne prédit pas le même avenir pour ces deux (petites) roues, mais force est de constater que sur quelques points, cela s’y apparente.
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Trottinette, mais où es-tu ?
Dimanche après-midi, sous un soleil de plomb. L’occasion est trop belle pour jouer les fainéants et troquer un coup de pédale pour un simple coup de poignet. La première étape consiste à télécharger l’application : quelques clics, un numéro de téléphone et le tour est joué. Une carte géolocalise alors les trottinettes disponibles sur une carte de Paris. À vous de choisir en fonction de la proximité et de l'autonomie, 4 km en moyenne.
Et là, première difficulté, et pas des moindres : trouver une trottinette. Cette étape, soyons honnête, s’est soldée par un échec cuisant. On a beau suivre à plusieurs reprises le point indiqué sur la carte, à chaque fois, arrivé à destination, pas de trottinette mais une porte cochère ! Comprendre : les utilisateurs laissent l'engin dans leur cour d'immeuble, protégée par un code : impossible, dans ces conditions, de récupérer la trottinette... L'expérience tourne court, après une bonne heure de recherche : point de trottinette pour nous aujourd'hui.
Interrogée, Lime France nous assure avoir pris en compte ce point. "L’algorithme peut détecter qu’une trottinette a été utilisée plusieurs jours de suite par le même utilisateur et au même endroit. Dans ce cas, Lime a prévu plusieurs étapes pour empêcher la privatisation des trottinettes : celle-ci va se mettre à sonner, puis un message va être envoyé à l’utilisateur pour lui demander de remettre la trottinette en partage. Si cela n’est pas fait dans les jours suivants, le compte de l’utilisateur sera bloqué, l’empêchant d’utiliser la trottinette", nous explique ainsi Arthur-Louis Jacquier, directeur de la start-up.
J'ai essayé la trotinette électrique @limebike dans #paris mais sules 20% des @limebike sont trouvables. Et la moitié des @limebike sont indébloquables (message d'erreur sur l'application)... Experience ? Pas top ! — Jonathan Bibas (@JonathanBibas) 27 juin 2018
1 euro la mise en service + 15 centimes la minute
Ok, soyons de bonne foi et imaginons que la prochaine fois on en trouvera une. Alors une fois en main, comment ça marche ? D'un clic, sur votre smartphone, vous démarrez et arrêtez la course en scannant le QR code sur le guidon de la trottinette. Les tarifs sont les suivants : 1 euro la mise en service + 15 centimes... la minute. Sur un trajet de 20 minutes - c'est le temps moyen que je mets avec Vélib - comptez donc 4 euros. Deux fois plus cher qu'un ticket de bus. À raison de plusieurs utilisations sur une journée, ça peut vite chiffrer ! Un avis partagé par plusieurs usagers sur Twitter.
Mon objectif dans la vie c'est d'avoir un bon salaire, me permettant de vivre à Paris et surtout, d'aller au boulot en trotinette électrique — La bohème (@Pastorinho27_) 16 juin 2018
Le code de la route : quelques règles de base
Pratique et passe-partout, on serait bien tenté - il faut l'avouer - de se faufiler entre les voitures et sur les trottoirs dans une course contre-la-montre. Mais à 24 km/h, vitesse de pointe de la machine, le choc avec un piéton ou une voiture peut faire très mal. Ainsi, avant la prise en main, l'application rappelle quelques règles élémentaires :
- Ne pas rouler sur les trottoirs
- Utiliser les pistes cyclables à disposition
- Se garer dans des endroits accessibles sans bloquer les zones piétonnes et les accès aux fauteuils roulants
- Porter un casque
Et à défaut de disposer de votre propre casque, Lime vous propose le leur... à condition que "vous disposiez de 10 euros ou plus" sur votre compte. Auquel cas, vous pourrez en récupérer un "dans l'un des emplacements indiqués".
La Gendarmerie nationale, sur son compte Twitter, s'est permise de rafraîchir la mémoire des utilisateurs : "Les trottinettes électriques ne dépassant pas les 25 km/h sont assimilées à des vélos et doivent respecter les feux tricolores réservés aux piétons, emprunter les passages protégés et rouler à allure modérée".
#MardiConseil Pratique, ludique, rapide et écolo... Les #Trottinettes électriques ou « à jambes » séduisent de plus en plus de citadins… mais attention à ne pas faire n'importe quoi avec vos bolides ! pic.twitter.com/oxjmL6yHyt — GendarmerieNationale (@Gendarmerie) 15 mai 2018
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