ENVOLÉE - Après avoir étudié près de 500 contrats, l'UFC-Que Choisir dénonce mercredi 12 février une "inflation galopante" des complémentaires santé depuis le début de l'année et l'entrée en vigueur du "100% Santé" pour l'optique et certains soins dentaires. Le surcoût médian pour les assurés est de plus de 80 euros par an.
La promesse d'Agnès Buzyn n'a pas été suivie d'effet. En novembre dernier, la ministre de la Santé appelait à une "évolution modérée" des tarifs des complémentaires, en prévision de l'intégration progressive du "100% Santé" aux couvertures santé. "Si (les complémentaires santé) ont accepté de ne pas augmenter leurs prix au-delà des augmentations annuelles liées au coût de la santé, c'est que les complémentaires ont jugé, et que nous avons jugé, que cette dépense est absorbable par une réduction de leurs frais de gestion. Elles s'y sont engagées, en raison de la marge qu'elles ont en la matière", expliquait-elle.
Des hausses allant jusqu'à 150 euros
A lire les derniers travaux de l'UFC-Que Choisir, il semblerait que les assureurs aient fait la sourde oreille. Le déploiement de cette réforme pour l'optique et certains soins dentaires, désormais mieux remboursés, n'est pas sans conséquence sur les prix pour les assurés. Dans une étude publiée mercredi 12 février et portant sur 498 contrats émanant de 86 organismes complémentaires différents, l'UFC-Que Choisir constate une hausse massive en 2020 des prix, avec "une inflation médiane de 5%", soit davantage qu'en 2019 (+4%). Sur les contrats étudiés (qui peuvent couvrir plusieurs personnes), le surcoût médian constaté est de plus de 80 euros par an. "L'inflation annuelle dépasse même 150 euros pour 20 % des contrats étudiés !", relève l'association de consommateurs.
Au-delà de cette "flambée des tarifs", l'UFC-Que Choisir met en lumière les écarts de pratique "béants" entre professionnels, bien qu'ils "connaissent le même environnement". Ainsi, si la moitié des contrats affichent une hausse supérieure à 5%, la tendance est nettement supérieure pour les assurés de Swiss Life (+12%) ou Apicil (+10,7%) et plus modérée pour ceux de la Macif (+2,7%) ou de la Mutuelle Générale (+3,2%). "Soit un écart de un à quatre", déplore l'association de consommateurs.
La résiliation à tout moment "plus urgente que jamais"
Quelle qu'en soit la cause, cette "inflation galopante" justifie pour l'UFC-Que Choisir d'anticiper la résiliation "à tout moment" des contrats, "sans attendre la date butoir du 1er décembre 2020". "Obtenue de haute lutte" l'an dernier au Parlement, cette mesure censée entraîner "une baisse des prix" via une "concurrence ravivée" permettra aux assurés "de choisir le contrat le plus adapté à leurs besoins et à leur budget". L'association estime donc que ce droit de changer de complémentaire doit être appliquée "sans attendre" et "exhorte" la ministre de la Santé "de publier au plus tôt le décret" correspondant.
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