PROMOTIONS - Décalés, rallongés ? Cette année, les soldes d'été sont un véritable casse-tête pour les commerçants après deux mois de fermeture imposée par la crise sanitaire. Le ministre de l'Economie s'est dit favorable ce lundi à un report de la date de début des soldes.
Alors que la reprise de la consommation semble plutôt frileuse dans les magasins depuis le déconfinement, les commerçants sont confrontés à un autre problème d'envergure : l'organisation des soldes d'été, dont la date et la durée seront annoncées en "milieu de semaine prochaine", a annoncé Bercy à l'AFP.
Lundi matin sur BFMTV, Bruno Le Maire s'est dit "favorable" à un report de la date du début "de trois à quatre semaines", afin de permettre aux plus petites boutiques d'écouler leur stock accumulé pendant les longues semaines d'arrêt de travail. Le ministre de l'Economie explique ainsi : "Il faut imaginer ce que c'est quand on a une boutique de vêtements, de chaussures ou autre, et qu'on n'a rien vendu pendant trois mois, il faut pouvoir refaire sa trésorerie, et donc décaler les soldes de quelques semaines".
J’ai beaucoup discuté avec les commerçants et je suis favorable à un report des soldes de quelques semaines pour qu’ils refassent leur trésorerie. Nous allons continuer à en discuter avec les fédérations de commerçants. #BourdinDirect pic.twitter.com/EF7kYylT4M — Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) May 25, 2020
Dans un communiqué, le Syndicat des indépendants (SDI) salue cette décision, estimant que "c'est un signe positif pour les commerces de proximité". Pour autant, le syndicat constate depuis le 11 mai, "une forte agressivité commerciale des grandes enseignes et du e-commerce avec d'ores-et-déjà des promotions pouvant atteindre jusqu'à 50%".
"En réponse, certains commerces de proximité ne se donnent pas d'autre choix que d'afficher eux-mêmes des offres promotionnelles à hauteur de leurs moyens et souvent moins alléchantes, ce qui les condamne de facto, une fois encore, à rogner sur leurs faibles marges après deux mois sans chiffre d'affaires et une trésorerie exsangue", dénonce-t-il, demandant au gouvernement "des périodes de soldes différenciées selon la taille des entreprises et la forme de distribution, ce qui laisserait alors deux semaines de priorité au commerce de proximité avant que grandes enseignes et e-commerce ne puissent y prétendre".
Une crise d'une ampleur inédite
Initialement, la période des soldes d'été dans la plupart des départements de France métropolitaine était fixée du mercredi 24 juin au mardi 21 juillet, mais dès la fin du mois de mars, en plein confinement, plusieurs fédérations de commerçants avaient entamé une réflexion sur le sujet, face une crise d'une ampleur inédite pour le secteur. Avec trois problématiques à considérer : des stocks très importants, qui se sont accumulés durant les deux mois de fermeture des magasins, une trésorerie au plus bas à renflouer urgemment et une consommation qui ne reprendra pas comme avant.
Plusieurs solutions ont été proposées par les commerçants, un décalage au 1er juillet, un report au 22 juillet, ou encore une durée de six semaines au lieu de quatre... Déjà fin avril, Bruno Le Maire avait affirmé que la date du "24 juin (était) trop tôt". Même son de cloche pour la secrétaire d'Etat à l’Économie Agnès Pannier-Runacher qui s'était prononcée la semaine dernière pour "la mi-juillet", une date qui lui "paraîtrait quelque chose de sensé".
Dans un communiqué mercredi, la Fédération des Détaillants en Chaussures de France (FDCF) a expliqué qu'il était "absolument nécessaire que les soldes soient repoussés d'un mois environ", soit au 22 juillet. "Nous avons calculé que ce mois supplémentaire de vente à marge habituelle sauverait une grande partie des professionnels indépendants de la chaussure, en particulier, mais des autres secteurs de la mode également", indique-t-elle.
Mardi dernier, la Fédération du commerce coopératif et associé (FCA), qui représente environ 30% du commerce de détail en France, affirmait pour sa part être favorable à "une organisation des soldes d'été dès le début juillet". Le gouvernement va devoir trancher.
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