CONSOMMATION - Les premiers soldes post-confinement se dérouleront du 15 juillet au 11 août. Les commerçants en attendent beaucoup rattraper les semaines perdues. Avec du surstock, faut-il s'attendre à des soldes spectaculaires cette année ? Un rapport de l'Insee fait un état des lieux de la consommation en France, dont la crise sanitaire pourrait avoir durablement bouleversé les habitudes.
Démarrage avec plusieurs semaines de retard en plein été, conditions hors normes, budget moins important qu'en 2019... Cette année, les soldes vont être très différents de leurs précédentes éditions. Dès ce mercredi et jusqu'au 11 août, les enseignes vont avoir le droit de vendre à perte. Que vont faire les marques pour sauver leur saison ?
Consommation des ménages en chute libre
"En volume, en 2020, la consommation des ménages en biens a baissé de 17% au mois de mars et de 34% au mois d'avril par rapport aux mêmes mois de l'année précédente, avant de se redresser en mai où elle n'était plus inférieure que de 8% par rapport à un an auparavant", soulignait l'Insee dans son rapport. Cette déconsommation, ou cette consommation "frugale et responsable" comme l'analyse pour l'AFP Yves Marin, expert du secteur de la distribution au sein du cabinet Bartle, risque de durer.
Ainsi, selon une étude du cabinet de conseil BCG, réalisée auprès d'un peu plus de 9.000 consommateurs en Chine, aux Etats-Unis et en France, "56% des Français attendent de forts signaux de reprise avant de se rendre à nouveau en magasin", quand les Chinois sont 49% à l'affirmer et les Américains 59%.
C'est le secteur du luxe et de la mode qui sera le plus touché en France, révèle encore cette étude: "34% des consommateurs prévoient d'y dépenser moins dans les six prochains mois". "Même constat pour l'habillement féminin (32% en France et 36% aux États-Unis) à l'exception de la Chine, paradoxalement très peu touchée (seulement 6% prévoient de dépenser moins)", ajoute-t-elle.
Protocole sanitaire renforcé
Ce ne sont pas les mesures sanitaires mises en place dans les points de vente - port du masque obligatoire, gel hydroalcoolique systématique, cabines d'essayage parfois inaccessibles - qui vont encourager le shopping. L'Alliance du commerce avait demandé fin juin aux autorités d'alléger ce protocole sanitaire afin "d'inciter et de fluidifier le retour en magasin", comme c'est le cas dans les entreprises, explique à l'AFP Yohann Petiot, mais en vain.
Au contraire, le protocole a encore été renforcé : mercredi, le président Emmanuel Macron a annoncé que le masque deviendrait obligatoire dans les lieux clos à partir du 1er août. "Pour les acteurs de notre secteur, la jauge de une personne pour 4 m2 de surface résiduelle et le placement à l'isolement des produits durant 24 heures rendent plus difficiles le parcours d'achat des clients et l'organisation en magasin", plaide Yohann Petiot.
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