VIDÉO - On a testé : Stootie, l'appli d'échange de services entre voisins

Publié le 28 janvier 2018 à 9h00, mis à jour le 24 septembre 2018 à 10h55
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Source : Sujet JT LCI

APPLICATION - Il y a un voisin pour à peu près tout. Des réseaux sociaux de proximité, à l'instar de Stootie, proposent de mettre en relation les habitants d’un même quartier ou d’une ville pour s’échanger des services entre voisins.

La mission de ce week-end : monter (enfin) le meuble de cuisine acheté six mois plus tôt. Et dégoter une perceuse, quelque part dans le voisinage. Ou, mieux encore, un voisin un brin bricoleur pour le faire à sa place ! Timidité, peur de déranger ou simple flemmardise, frapper à la porte de son voisin est devenu plus compliqué que de chatter avec un inconnu à l'autre bout du monde. On vit les uns en dessous des autres ou à côté, on se croise souvent, on se connaît un peu parfois, mais de là à demander un service ou coup de main, il y a souvent un monde. Des start-ups ont donc développé des réseaux sociaux de proximité, sorte de mélange entre Facebook et Le Bon Coin, à l'échelle d'un quartier ou d'un pâté de maisons.

Ils s'appellent Stootie, Smiile, Monpetitvoisinage.com, ou encore ma-résidence.fr. Des millions de Français les utilisent pour tout un tas de situations du quotidien. Dénicher une baby-sitter à la dernière minute. Un plombier pour réparer une fuite d'eau en urgence. Dégoter des bras pour un déménagement, la veille pour le lendemain. Ou bien encore, nourrir votre chat lorsque vous êtes en vacances. Notre pays fait même figure de leader en Europe dans ce domaine. Un Français sur trois (36%) est aujourd'hui inscrit sur une plateforme collaborative, selon un rapport du Parlement européen publié en mai dernier.

Il suffit de poster son annonce, un 'stoot' pour les initiés...
Maryline, utilisatrice de Stootie

"L'image de la grand-mère qui échange une réparation informatique contre un pot de confiture fait-maison, ça n'arrive jamais, ou presque", reconnaît Jean-Jacques Arnal, PDG et fondateur de Stootie, le numéro un des réseaux de proximité. Car c'est d'abord pour se simplifier le quotidien que l'on réseaute entre voisins. "L'amitié suit ou non", tranche Maryline, la quarantaine, utilisatrice de Stootie et visiblement conquise. Cette quadragénaire, qui vit seule à Paris, raconte avoir trouvé l'aide d'un voisin fort arrangeant, rien que la semaine dernière, pour venir réparer une fuite d'eau sous l'évier de la cuisine. "Ça ma coûté 15 euros. Et en moins de trois heures, l'affaire était réglée", confie-t-elle.

Pour vous mettre en relation avec d'autres riverains, l'application utilise la géolocalisation de votre téléphone mobile. Une fois connecté au réseau, il suffit de poster son annonce, un 'stoot' pour les initiés, en précisant l’objet de la mission et le montant de la rémunération, ou bien le service que vous souhaitez proposer en retour. Les sujets enfants (baby-sitting, cours particuliers, etc.) et dépannage (prêt d’outils, recherche d’artisans, conseils bricolage et informatique) ont tout particulièrement la cote. La plateforme, elle, veille au grain et vérifie chaque demande ou proposition de service avant qu'elle soit publiée. Mais, comme le souligne son concepteur, ce sont bien les utilisateurs qui définissent les usages sur l'application.

TUTO : COMMENT ÇA MARCHESource : Sujet JT LCI
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A Paris, le temps de réaction est de 3 à 10 minutes en moyenne. Et l'utilisateur obtient une réponse positive à sa requête dans 77% des cas.
Jean-Jacques Arnal, PDG et fondateur de Stootie

En quelques minutes, un utilisateur qui se trouve dans votre périmètre, particulier ou professionnel, est censé répondre à votre demande et vous proposer ses services. "A Paris, le temps de réaction est encore plus court, de 3 à 10 minutes en moyenne. Et l'utilisateur obtient une réponse positive à sa requête dans 77% des cas", fait valoir Jean-Jacques Arnal, son concepteur.

Sur Stootie, il n'y a pas d'échange d'argent en mains propres. Les prix, eux, sont libres et négociables. "Tous les paiements se font depuis l'application et ils sont sécurisés, précise Jean-Jacques Arnal. De plus, nous sommes partenaire avec la MAIF (par ailleurs actionnaire de la jeune pousse, ndlr) afin de couvrir les utilisateurs, en cas de problème. En contrepartie, nous prenons une commission de 15% sur chaque transaction."

La plateforme, qui existe depuis 2011, enregistre chaque mois pas moins de 30.000 demandes pour un montant total de 3 millions d’euros, selon les chiffres communiqués par la société. Pour y répondre, l'application dispose d'une communauté d'utilisateurs qu'on appelle les "Stooters". "N'importe qui peut devenir un Stooter, qu'il soit particulier ou professionnel, détaille Jean-Jacques Arnal. 85% des utilisateurs sont des particuliers, et environ 15% sont des professionnels." Le revenu moyen est de 200 euros par an. "C'est souvent un petit complément de revenu pour des étudiants qui souhaitent mettre à profit des compétences", souligne-t-il.

On s'est glissé dans la peau d'un Stooter

En ce mois de janvier, parmi les annonces publiées sur l'application Stootie, on trouve de tout. Elisabeth M. recherche un voisin pour venir peindre la cuisine et la chambre de son deux pièces, pour la somme de 200 euros. Marie-Hélène D. cherche des cours de solfège à domicile, 25 euros de l'heure. Olivier W. cherche, quant à lui une femme de ménage, 30 euros pour un trois pièces, une fois par semaine. Karel V. habite à Saint-Germain-en-Laye, il a besoin d'un réparateur en urgence, son réfrigérateur est en panne. En échange, il propose 50 euros. Danielle, elle, a besoin de quelqu'un pour ramasser les feuilles mortes dans son jardin, pour 12 euros de l'heure. Pour se faire une idée, on s'est glissé dans la peau d'un Stooter. L'expérience est à visionner dans la vidéo en tête de l'article.


Matthieu DELACHARLERY

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