Le paiement fractionné : régler en trois ou quatre fois, sans frais.En général, cela concerne de grosses sommes, mais touche aussi de plus en plus les petits achats.L’Union européenne songe à encadrer la pratique pour limiter les risques de surendettement.
"Vous pouvez payer en trois ou quatre fois sans frais", propose un vendeur à Valérie dans le reportage de TF1 en tête d’article. À quelques semaines de la rentrée scolaire, la mère de famille achète les fournitures pour ses enfants. La liste est longue, et le budget peut vite grimper. L'offre d’étalement est valable pour tous les achats supérieurs à 70 euros. "Cela permet d'étaler surtout si on a pas mal de frais sur certains mois", se réjouit Valérie. "Cela évite de faire des crédits. Parce que les crédits, c'est bien beau, mais c'est pendant des mois, voire des années", évoque une autre cliente.
Aucune vérification de solvabilité
Ce paiement fractionné est a priori sans frais. Les clients l'utilisent de plus en plus pour des petites sommes. Une sorte de crédit qui n'en est pas un aux yeux de la loi, car il s'étale sur moins de trois mois. Il est donc beaucoup plus simple d'accès. "Le client présente simplement sa pièce d'identité et sa carte bancaire et, en quelques minutes, il réalise ce financement", explique Chahid Sefri, chef de secteur à Cultura. Une facilité de paiement qui peut être risquée, car contrairement à un vrai crédit on ne vérifie pas si vous avez la capacité de rembourser ce prêt. Si vous ne réglez pas dans les temps, vous paierez une pénalité qui peut aller jusqu'à 40% de votre dette.
"Vous allez aussi avoir d'autres frais, notamment des frais d'incident bancaire. Au maximum, cela va vous coûter 20 euros tous les dix jours", précise Matthieu Robin, responsable adjoint des études de l'UFC-Que choisir. Soyez d'autant plus vigilants que ces paiements en plusieurs fois ne sont pas toujours gratuits. En cherchant bien, certains produits peuvent se voir appliquer des intérêts.
Un Français sur dix ne rembourse pas dans les temps
En France, une personne sur dix ne rembourse pas un paiement fractionné dans les temps. Face à ce nouveau risque de surendettement, l'union européenne envisage de mieux encadrer cette forme de prêt. Le 9 juin dernier, le conseil de l'UE présidé par la France, a arrêté sa position sur la révision de la directive relative aux crédits aux consommateurs. En effet, dès octobre 2021, la France voulait s'emparer du sujet pour légiférer sur le paiement fractionné. Le député LaREM Philippe Chassaing avait alors appelé à un encadrement plus strict du paiement fractionné, dans un rapport remis à Bercy. Désormais, la commission propose d'élargir considérablement le champ des produits qui devront obéir à des règles plus strictes en matière de crédit. Cela inclut par exemple les crédits d'un montant inférieur à 200 euros, ceux proposés par des plateformes de financement participatif et les produits de type "Achetez maintenant, payez plus tard".
Pour certains produits, le mandat du Conseil propose une dérogation partielle. "Ce régime proportionné permet ainsi d’adapter les informations précontractuelles, les exigences en matière de publicité et les dispositions relatives au remboursement anticipé", précise le Conseil.
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