45% des demandes de prêts immobiliers sont refusées par les banques.En cause, la hausse rapide des taux d'emprunt ces derniers mois.Une situation qui bloque tous les marchés et qui décourage les candidats à la propriété.
Après plusieurs visites peu fructueuses, Valentin Weppler, 25 ans, tombe sur une annonce qui lui semble enfin convenir : un appartement de 56 m² à Arras (Pas-de-Calais) pour 135.000 euros. Il coche toutes les cases et fait une offre. "J'étais hyper content de pouvoir acheter mon premier bien, surtout celui-là, c'était vraiment un coup de cœur", dit-il dans la vidéo du JT de 20H en tête de cet article.
Comme il n'a pas cette somme, il doit souscrire un prêt. En gagnant un peu plus de 3 000 euros bruts par mois, ce chargé d'affaires pense que c'est une formalité. Pourtant, sa demande est retoquée. "Bien que le dossier soit bon, notre prêt est refusé. Du coup, ça remet en question ce que nous allons faire plus tard parce que l'appartement était un coup de cœur. Et j'avais prévu d'emménager avec ma conjointe. C'est frustrant", regrette-t-il.
On a des ventes qui sont à l'arrêt, tout est à l'arrêt parce que les gens n'ont pas leurs prêts.
Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de "Meilleurtaux"
En cause, le taux qu'on lui propose, assurance comprise, tourne autour de 3 %. Ce qui est trop aux yeux de la loi, qui fixe une limite au-delà de laquelle une banque ne peut plus prêter d'argent. C'est ce qu'on appelle le "taux d'usure", fixé actuellement à 2,57 %. Mais avec les taux de crédit, ce seuil est très souvent dépassé au moment de la simulation de prêts.
Résultat, "on a des ventes qui sont à l'arrêt, tout est à l'arrêt parce que les gens n'ont pas leurs prêts. Plus vous êtes âgé, plus l'assurance est chère et c'est normal puisque vous êtes un risque plus élevé, et donc plus ça coince", explique Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de "Meilleurtaux".
Cette situation, David Gonzalez, consultant immobilier à l'agence "Efficity" de Lieusaint (Seine-et-Marne) l'a bien remarqué. Il a été obligé de changer sa façon de travailler. Avant, les visites étaient libres, désormais, il faut montrer patte blanche.
"Pour éviter nous de perdre du temps et de faire perdre du temps à tout le monde, à chaque visite, on va demander une simulation de la banque pour être sûr que le prêt puisse passer", prévient-il. Ce qui réduit drastiquement le nombre de postulants.
Et cela ne risque pas de s'améliorer tout de suite. Certes, le taux d'usure doit être revalorisé, mais ce ne sera pas avant le mois d'octobre.
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