"Je n’ai pas d’enfant, pas de frère ni de sœur" : ces Français qui lèguent leur patrimoine à une association

par Léa TINTILLIER Léa Tintillier | Reportage TF1 Gwenaëlle Bellec, Jean-Yves Mey
Publié le 17 janvier 2023 à 22h57, mis à jour le 18 janvier 2023 à 9h52

Source : JT 20h Semaine

De plus en plus de Français lèguent leur patrimoine à une association.
TF1 se penche sur ce phénomène.

Un café à 50 centimes, une ambiance chaleureuse pour les personnes suivies par les bénévoles… Ce bistrot des Petits Frères des Pauvres a été financé par des legs. C’est pour ce type d’action que Denise, 80 ans, veut transmettre tous ses biens à l’association. La retraitée est en bonne santé, mais elle a déjà tout organisé. "J’avais cette précaution à prendre étant donné que je n’ai pas fondé de foyer. Je n’ai pas d’enfant, je n’ai pas de frère ni de sœur. Je laisse le studio que j’occupe actuellement, dont je suis propriétaire, et une assurance vie", déclare-t-elle. 

Denise a tout réglé chez le notaire il y a quelques années. Comme elle, 9% des plus de 50 ans envisageraient de donner à une association après leur décès. Sur l’année 2019, les legs ont dépassé 1,3 milliard d’euros pour des dizaines de grandes associations. La recherche, la solidarité et les religions sont les principaux bénéficiaires. 

Des cellules spéciales pour les testateurs

Le phénomène est tellement important que des cellules spéciales leur sont dédiées dans la plupart des grandes associations, comme au Secours Catholique. "Ici, on peut voir toutes les successions en cours avec un testament au profit du Secours Catholique, montre Marie-Charlotte Beucler. Il y en a des centaines. C’est pour ça qu’il y a plusieurs étagères dans la machine". Cette juriste examine tous les dossiers legs. 

S’ils le souhaitent, Corinne Gorret reste en lien avec ceux qui vont donner et se sont fait connaître. On les appelle les testateurs. "Ce sont souvent des femmes seules, mais pas que. Il y a aussi des personnes qui ont des enfants et qui souhaitent malgré tout léguer une part de leur patrimoine au Secours Catholique", explique-t-elle. 

"C’est le carburant de notre activité"

Joël Philippon va léguer son appartement parisien, entre autres. Cet homme de 60 ans n’a pas d’héritier, ni frère, ni sœur. Il a tout réglé il y a quelques années pour plusieurs raisons. "J’ai eu ce déclic au moment du décès de ma mère", affirme-t-il. Lui aussi a choisi la cause des personnes âgées avec les Petits Frères des Pauvres. "Il n’y a aucun frais de succession et ça, c’est essentiel. Si vous décidez de donner à une association ou à une cause quelles qu’elles soient, vous avez envie que l’entièreté de ce don revienne à cette association", poursuit-il. L’important pour ce grand voyageur sera aussi le soin apporté à ses effets personnels grâce à des ventes aux enchères ou des ventes solidaires. 

Chez les Petits Frères des Pauvres, les legs représentent plus de la moitié des ressources et permettent d’organiser les opérations de bénévolat. "Les legs, c’est 28 millions par an, déclare Yann Lasnier, délégué général des Petits Frères des Pauvres. Tout legs est par nature un acte respectable, quel que soit son montant. C’est une sorte de carburant en fin de compte pour notre activité". Ainsi, ces dernières années, de plus en plus de Français choisissent de transmettre leurs biens aux associations, musées ou à leur commune pour le bien de tous. 


Léa TINTILLIER Léa Tintillier | Reportage TF1 Gwenaëlle Bellec, Jean-Yves Mey

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