SOCIAL - Et si demain, les tarifs de stationnement variaient en fonction de vos revenus ? Il y a trois ans, Grenoble avait voulu tenter l'expérience. En vain. Aujourd'hui, c'est la municipalité écologiste de Bordeaux qui songe à adopter le même dispositif.
Dans les rues de la capitale girondine, se garer coûte environ 30 € par mois, mais ce tarif pourrait bientôt évoluer. C'est en tout cas le souhait de la nouvelle équipe municipale. D'ici un an, elle souhaite en effet faire payer les abonnements résidentiels mensuels en fonction des revenus des Bordelais. Pour résumer, plus ils sont élevés, plus la facture le sera, et inversement.
Une décision qui provoque chez certains riverains une certaine incrédulité : "Je croyais que c'était une fake news à un moment. Si tout le monde a une voiture, tout le monde doit payer la même chose", s'étonne l'un d'eux. "Ce n'est pas forcément très juste pour tout le monde, dans les deux sens", renchérit un autre.
Retoquée à Grenoble
Justement, quels critères seront pris en compte ? C'est bien là tout le problème. A Bordeaux, ce projet, inscrit dans le programme du nouveau maire écologiste Pierre Hurmic durant sa campagne, est encore à l'étude. Selon la municipalité, il est encore trop tôt pour en préciser les modalités. il faut dire que la mairie a sans doute en tête l'exemple de Grenoble. Mise en place en 2016, la mesure avait été jugée illégale par la Cour administrative d'appel de Lyon, car elle ne respectait pas le principe d'égalité des usagers.
Malgré tout, d'après Jean-Baptiste Le Dall, avocat en droit des Mobilités, elle pourrait quand même voir le jour à Bordeaux. "Ce n'est pas parce qu'on a une jurisprudence qu'un élu local ne peut pas prendre une décision. Et puis, on peut se dire qu'on a le maire de Bordeaux qui veut essayer, peut-être qu'on aura d'autres agglomérations, on a un contexte qui va changer et peut-être que ça va faire aussi évoluer la jurisprudence", dit-il.
Pour autant, même si elle n'est pas encore appliquée, la mesure suscite déjà la colère de certaines associations d'automobilistes. "Comment peut-on accepter une mesure qui va encore créer des tensions entre les Français, et qui va dans le sens de l'auto-phobie et du harcèlement des Français qui ont besoin de leur voiture en ville ? Ce n'est pas possible", s'insurge ainsi Yves Carra, le porte-parole de l'Automobile Club Association.
Le maire de Bordeaux plaide, lui, pour une mesure "sociale et solidaire" qui pourrait peut-être voir le jour dans d'autres municipalités écologistes.
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