VIDÉO - Fraude bancaire : les remboursements facilités, même en cas d'arnaque

par L.T. | Reportage TF1 : Charles Diwo, Fabienne Moncelle, Marine Giraud
Publié le 18 mai 2023 à 12h21

Source : JT 20h Semaine

Les hackers débordent d’imagination pour vous dérober de l’argent sur votre compte.
Se faisant passer pour votre banque, ils vous demandent vos codes secrets pour procéder à des paiements frauduleux.
Une négligence considérée comme fautive jusqu’à maintenant, alors que la Banque de France souhaite désormais faciliter les remboursements.

Lorsqu’elle regarde son relevé de comptes, Murielle comprend qu’elle s’est fait avoir. Plus de 900 euros y ont disparu, volés par un escroc. "Il s’est présenté comme venant du service des fraudes de ma banque", raconte la victime. Au bout du fil, l'individu l’alerte sur un virement suspect qu’il faut tout de suite annuler. "Il m’a demandé si j’étais à l’origine de ce paiement. Donc, je lui ai dit non, que ce n’était pas moi et il m’a demandé de rentrer les six chiffres de mon code, et j’ai validé non pas le blocage mais un paiement", poursuit-elle. 

Une authentification forte

Se rendant compte de l’arnaque, elle appelle sa banque et porte plainte. Elle fait tout pour récupérer la somme, mais le remboursement n’aura jamais lieu. "À partir du moment où j’ai confirmé, je suis fautive. Ils ne cherchent pas à savoir si on a été escroquée, si on a été manipulé ou autre", déplore Murielle. 

Pour les banques, il s’agit d’une négligence grave. En clair, elles se cachent derrière leur dispositif de sécurité. Car pour valider le moindre mouvement sur votre compte, il faut une double authentification : un mot de passe et une reconnaissance faciale, par exemple. Si vous vous faites avoir malgré tout, hors de question de vous rembourser. L’argument avancé est que vous n’aviez qu’à ne pas cliquer. 

Un remboursement dans les 24 heures

Dans trois cas de fraudes sur dix, cette règle stricte empêche de récupérer la somme perdue. Une situation jugée intolérable par la Banque de France qui souhaite faciliter les remboursements. "C’est vraiment la volonté de ne pas s’arrêter au seul critère de l’authentification forte pour refuser le remboursement, mais de prendre en compte un nombre plus important de critères", affirme Pierre Bienvenu, adjoint au chef du service de la surveillance des moyens de paiements scripturaux de la Banque de France. 

Les banques promettent de jouer le jeu et d’accélérer aussi les démarches de remboursement, pas plus de 24 heures après le dépôt de la contestation. Des assouplissements qui n’empêchent pas de rester extrêmement vigilant. "Le conseil, c’est d’aller vérifier par rapport au message d’habitude reçu par la banque. S’il est différent, c’est forcément un hacking. Ne croyez pas les messages qui vous appellent à cliquer ou appeler un numéro", conseille Laura Peytavin, ingénieure, experte en cybersécurité du cabinet Proofpoint. 

Des réflexes indispensables face à la créativité toujours plus débordante des hackers. 


L.T. | Reportage TF1 : Charles Diwo, Fabienne Moncelle, Marine Giraud

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