Vocabulaire du vin : ces mots qui ne servent qu’à crâner

Publié le 21 août 2015 à 11h14
Vocabulaire du vin : ces mots qui ne servent qu’à crâner

ŒNOLOGUE DU DIMANCHE - Pour parler d'un vin, il y a quelques mots essentiels (acidité, tanin, fruité) et d'autres pompeux, hasardeux ou dépassés (empyreumatique, minéral, fourré). Pour ne pas risquer de tomber à côté, metronews a recueilli les conseils d'une caviste.

Un nez, une bouche et un peu d’attention suffisent à déguster un vin. Mais comment faire pour le décrire ? Ne cherchez pas forcément à copier le vocabulaire que les œnologues ou les sommeliers utilisent lors des dégustations, car plus le terme est professionnel, plus il est difficile à comprendre.

"Osez utiliser des mots simples, qui vous appartiennent. Le goût et l’odorat sont propres à chaque individu, leur perception dépend de l’éducation, du pays dans lequel on vit et de sa culture", assure à metronews Sandrine Goeyvaerts, caviste en Belgique et auteur du blog La PinardotheK

Il y a cependant quelques mots essentiels à connaître, que la spécialiste nous explique :
Acidité ⇒  "Elle constitue le squelette du vin blanc. Un taux d’acidité élevé le rend vif tandis qu’un faible taux le rend plat. Un vin sucré demandera plus d'acidité qu'un vin sec : comme en cuisine, c’est une question d’équilibre."
Tanin ⇒  "On en trouve beaucoup dans le vin rouge, peu voire pas du tout dans le blanc. Il provient de la macération des baies (surtout présent dans la peau du raisin). Quand il est doux, il ne donne pas de sensation de sécheresse sur le palais et autour des dents. Quand il est dur : il assèche la bouche. C’est lui qui donne sa densité au vin et lui permet de tenir dans le temps."
Fruité   "C’est le parfum de fruits. Il s’agit par exemple dans le vin rouge de fruits rouges ou noirs et dans le vin blanc de pêches jaunes ou blanches…"

Toujours est-il qu’à moins d’en connaître un rayon sur la robe (l’aspect visuel), le nez (l’odeur) et la bouche (la saveur) du vin, évitez le jargon. A vouloir briller en société, vous risqueriez de vous ridiculiser. Que faire, alors ? Voici quelques conseils glanés auprès de Sandrine Goeyvaerts :

► Utilisez un vocabulaire simple
"A moins de vouloir montrer à vos convives que vous maîtrisez le grec ancien, inutile de qualifier un vin d’'empyreumatique' (empúreuma veut dire 'braise'). Dites plutôt qu’il a une odeur et une saveur de brûlé ou de fumée."

► Résistez aux modes
"Dire d’un vin qu’il est 'minéral', c’est tendance alors que même les vignerons et les œnologues ne parviennent pas à en donner une définition claire. Il s’agit, en quelque sorte, d’une impression qui équivaut à sucer des cailloux, du silex, des pierres mouillées. De même, évoquer des 'empreintes salines', correspond à quelque chose qui est abstrait."

► Ne passez pas pour un ringard
"L’expression 'tanins fourrés', si poétique soit-elle, n’est plus du tout utilisée en sommellerie. Elle désigne simplement une sensation d’onctuosité, de velouté. Si vous voulez un terme de remplacement, dites 'tanins soyeux'. Et plutôt que de parler d’un vin 'pétrolé', passez par des analogies. N’hésitez pas par exemple à dire qu’il est comme un morceau des Clash.

Dernier conseil de notre experte : "Si un caviste utilise plus de trois termes qui n’évoquent rien pour vous, sans vous les expliquer, fuyez !"

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Laurence VALDÉS

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