À peine plus d'un quart des Français seraient désireux de passer à l'électrique.Selon le sondage Sixt/Ifop qui le révèle, c'est même moins que l'année dernière.Le prix des véhicules électriques semble être le premier frein à l'achat.
"Entre la fin de mois et la fin du monde, c’est la fin de mois qui préoccupe en priorité les Français". La formule est de Jean-Philippe Doyen, président de Sixt France, et résume selon lui ce qui ressort d'un sondage commandé par le loueur de véhicules. Ce dernier a été réalisé par l'Ifop, et révélé par le Parisien ce mardi matin.
En effet, 27% seulement des consommateurs français ont l'intention d'acquérir un véhicule vert dans les 5 prochaines années, soit 5% de moins qu'en 2022. L'étude, qui scrute les habitudes de déplacement des Français, montre même que plus d'un sur deux juge que la voiture électrique est "une mauvaise solution" pour lutter contre le réchauffement climatique.
Les cadres et les jeunes mieux disposés à l'égard de l'électrique
L'analyse des réponses par catégorie de population semble indiquer qu'un fossé se creuse entre classes aisées et modestes dans leur perception de la voiture électrique, ainsi qu'entre jeunes et vieux. 43% des cadres, et 41% des 25-34 ans envisagent ainsi d'acquérir un véhicule vert. "Les seniors et les catégories sociales populaires restent très largement sceptiques", confirme Frédéric Dabi, le directeur général de l'Ifop. Pour les deux tiers des acheteurs potentiels, les coûts liés à la voiture électrique sont trop élevés, et à peine 16% estiment qu'ils sont inférieurs à ceux d'une voiture thermique.
"Intermodalité"
Si les commanditaires de l'étude plaident en conséquence pour un maintien ou une amélioration du soutien de l'État à l'acquisition d'un véhicule électrique, ils pointent aussi les craintes qu'inspirent leur faible autonomie et la mauvaise couverture du territoire en bornes électriques. C'est aussi ce qu'estime le chroniqueur Économie de LCI Pascal Perri, dans la vidéo que vous pouvez retrouver en tête de cet article.
Le patron de Sixt France estime par ailleurs qu'espérer remplacer la voiture par les transports en commun sur les longs trajets est une erreur d'analyse de la part du gouvernement, et qu'il faudrait envisager une intermodalité des mobilités, "en développant, par exemple, les bornes de recharge dans les gares".
La hausse des prix du carburant éprouvée par les automobilistes français sur l'année écoulée, ainsi que les difficultés d'approvisionnement lors des mouvements de grève successifs, ne les ont pas convaincus du passage nécessaire à l'électrique, comme on aurait pu s'y attendre- même pour des raisons plus économiques qu'écologiques.
La fin annoncée du moteur thermique approche pourtant à grands pas, puisque Bruxelles vient d'annoncer qu'aucun véhicule de ce type ne pourra être immatriculé au-delà de 2035. Un horizon fixé également en octobre dernier par le président français au Mondial de l'automobile de Paris. Emmanuel Macron avait alors évoqué un "objectif de 100 % de véhicules électriques en 2035". Malgré des ventes record en 2022, avec 200.000 exemplaires vendus, les automobiles électriques ne représentent encore que 1% du parc français, véhicules hybrides compris.
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