Carburants : trois questions sur la flambée des prix

Benoit Leroy | Reportage TF1 Léa Kebdani, Marine Poujol
Publié le 9 mars 2022 à 11h40

Source : JT 20h Semaine

Le gazole et l'essence pourraient continuer à augmenter pendant encore plusieurs semaines.
Alors que le gouvernement réfléchit à des mesures de compensation, on fait le point sur ce qui se profile en trois questions.

Le compteur tourne plus vite que jamais. Selon les derniers relevés nationaux, les prix du gazole et de l'essence sont au plus haut et atteignent des niveaux inédits. Et situation très rare, le gazole est désormais plus cher que le sans-plomb distribué dans les stations-services françaises : 1,8831 euro pour un litre pour le premier, quand le second s'affiche à 1,8713 €/l. Si la guerre en Ukraine aggrave la situation, ces hausses s'inscrivent dans un contexte bien plus global.

Comment expliquer ces hausses ?

Le pétrole - et donc les carburants - avait déjà augmenté avec la reprise de l'économie mondiale, à la suite de la pandémie de coronavirus. En cause, une baisse drastique des quantités produites par les pays de l'or noir (Arabie Saoudite, Koweït, Qatar...), alors que la demande, elle, est au plus haut.

Résultat, lundi, le baril de pétrole s'échangeait à 140 dollars, proche de son record historique. Problème, l'euro perd de sa valeur face à la monnaie américaine en pleine crise russo-ukrainienne. Mécaniquement, le pétrole s'achète plus cher. Si le gazole est désormais plus onéreux que l'essence, c'est d'abord par sa composition qui nécessite davantage de matières premières. Dans le même temps, ses coûts d'acheminements sont plus élevés.

Jusqu'où peuvent-elles aller ?

Les magasins Leclerc et Système U ont d'ores et déjà annoncé une hausse de 8 à 10 centimes d'euros par litre. Sur LCI, ce mercredi, Michel-Édouard Leclerc estimait que les carburants pourraient atteindre les 2,20 €/l d'ici à quelques semaines. Ainsi, à cette allure, payer son carburant 2,50 ou 3 euros par litre n'est plus du domaine de la science-fiction. À la hausse, comme à la baisse, il n'y a aucun plafond. "On a bien connu un baril, pendant une journée en avril 2020 et durant quelques heures à '- 0$', dans l'autre sens on ne peut pas prévoir", explique Francis Pousse, président de la fédération des distributeurs de carburants indépendants, dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article.

Quelles sont les aides envisagées par le gouvernement ?

L'exécutif a déjà prévenu. Il ne sera pas question de toucher aux taxes qui touchent les produits pétroliers. Pourtant, avec la hausse des prix, l'État gagne plus d'argent qu'il y a un an. Par exemple, un plein de 50l de gazole rapportait 42 euros aux finances nationales en mars 2021. Désormais, ce même plein rapporte 46 euros à l'État.

Le gouvernement ne souhaite pas subventionner le plein de tous les automobilistes quels que soient leurs moyens. Celui-ci veut cibler les ménages les plus pauvres et les plus gros rouleurs. Parmi les pistes sur la table, le versement de primes exceptionnelles. À l'image des chèques carburants, envoyée à la fin de l'année 2021. Les mesures choisies devraient être annoncées d'ici au milieu du mois de mars.


Benoit Leroy | Reportage TF1 Léa Kebdani, Marine Poujol

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