Chaque mois, les Français déboursent en moyenne 1195 euros pour leurs dépenses contraintes, soit 100 euros de plus qu’il y a six mois, selon le comparateur Lesfurets.Pour autant, même si ces charges pèsent sur leur moral, les Français s’estiment majoritairement heureux en comparaison aux autres.
Ces frais-là, impossible de les esquiver. Face aux dépenses contraintes, il est difficile d'adoucir la douloureuse. Alors que l'indice des prix à la consommation s'élève en avril 2023 à 5,9 %, après 5,7 % en mars, le comparateur "lesfurets" publie ce samedi les résultats de la 5e vague de son "Indice des Dépenses Contraintes", réalisé en partenariat avec CSA Research. Ils atteignent un "nouveau record depuis sa création en 2020".
38% des revenus des Français passe dans ces dépenses contraintes
Selon Lesfurets, les Français déboursent en effet 1195 euros par mois pour ces charges fixes, soit 38% de leurs revenus mensuels nets. Ce qui représente une hausse de 100 euros en à peine six mois. Pour les catégories de populations considérées comme les plus pauvres (avec des revenus mensuels nets compris en 0 et 900 euros selon la classification de l’INSEE), le budget dépenses contraintes représente, lui, 86% de leurs revenus mensuels nets moyens (contre 80% en octobre 2022). Il s’élève à 1141 euros par mois (contre 1017 euros en octobre 2022). Les couples avec deux enfants ont aussi vu leurs dépenses contraintes fortement augmenter ce semestre en passant de 1595 euros par mois (en octobre 2022) à 1728 euros par mois (en mars 2023), représentant ainsi 44% de leur budget mensuel. C’est pourquoi, aujourd’hui, près d’1 Français sur 2 (48%) n’arrive pas à mettre de l’argent de côté.
Energies, transport... assurances
Parmi les hausses les plus significatives, on trouve l’énergie, les transports et les assurances. Dans le détail, l’électricité passe de 97 à 103 euros par rapport à octobre 2022, le gaz de 97 à 110 euros. L’assurance habitation, l’assurance automobile et les mutuelles santé passent respectivement de 61 à 70 euros, de 86 à 91 euros, et de 98 à 104 euros par mois. Sur le plan régional, certaines disparités s’observent également.
L’Île-de-France, indétrônable, reste la région où le montant des dépenses est le plus élevé (1 306 euros par mois, soit 33% des revenus mensuels nets moyens), suivi par la Normandie (1 292 euros par mois, soit 44%) et le Centre-Val de Loire (1 246 euros par mois, soit 43%), qui font tous deux leur entrée dans le top 3. L’Île-de-France maintient sa pole position, principalement en raison des dépenses liées au logement et aux transports en commun.
Les Français sont toujours beaucoup plus insatisfaits et pessimistes en ce qui concerne le pays dans son ensemble que pour leur situation personnelle.
Claudia Senik, spécialiste de l’économie du bien-être subjectif
Au vu de cette situation, le comparateur Lesfurets a aussi décidé d'interroger les Français sur leur bien-être subjectif. Et si 73% d'entre eux se disent satisfaits de leur vie, on voit que ce pourcentage baisse au fur et à mesure que le poids des dépenses contraintes augmente : ceux dont les dépenses contraintes ne représentent que 20% du revenu se disent satisfaits à 85%.
Ceux dont les dépenses contraintes représentent plus de 80% du revenu ne sont satisfaits qu’à 55%. Pour autant, ce chiffre de satisfaction, même s’il varie proportionnellement à la situation économique et au poids des dépenses contraintes de chacun, reste élevé, même chez les plus précaires : 89% des Français des catégories à hauts revenus se disent satisfaits de la vie qu’ils mènent contre 63% pour les catégories pauvres.
On remarque aussi que, dès que les dépenses contraintes dépassent 40% du revenu, moins de la moitié des ménages français parviennent à mettre de l’argent de côté, et plus du cinquième tire sur ses réserves ou s’endette. Pour l'économiste Claudia Senik, spécialiste de l’économie du bien-être subjectif, "cette étude permet de confirmer que les deux grandeurs - poids des dépenses contraintes et satisfaction - varient en sens inverse : les personnes sont d’autant moins satisfaites de leur vie et de leur niveau de vie, se sentent d’autant moins à l’aise financièrement, et se sentent d’autant moins heureuses par rapport à l’ensemble des Français, que les dépenses contraintes absorbent une plus grande part de leur revenu".
Ce qui contribue le plus au sentiment de bonheur des Français : l’estimation de son niveau de vie (23%), suivie de près par la perception de son bien-être en comparaison à autrui (18%). Plus loin, les dimensions de santé, de situation financière et d’entourage y contribuent respectivement à hauteur de 11%, 9% et 6%. Claudia Senik explique : "Si on est satisfait de sa vie, on se pense plus heureux que les autres. On retrouve ici le décalage français entre bonheur privé et malheur public. Les Français sont toujours beaucoup plus insatisfaits et pessimistes en ce qui concerne le pays dans son ensemble que pour leur situation personnelle. C’est pourquoi se sentir heureux revient presque au même que se sentir plus heureux que les autres".
* La cinquième édition de l’indice LesFurets, a été réalisé en ligne du 20 au 28 mars sur un échantillon représentatif de 2011 Français, en partenariat avec CSA Research.
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