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Carburants : peut-on parler de "pénurie" dans les stations-service ?

Publié le 6 octobre 2022 à 17h44, mis à jour le 8 octobre 2022 à 12h01
JT Perso
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Source : JT 20h Semaine

Depuis le 27 septembre, des stations-service rencontrent des problèmes d'approvisionnement.
La faute à une grève dans certaines des plus grandes raffineries du pays, ainsi qu'à la remise carburant appliquée dans plusieurs stations TotalEnergies.
Peut-on pour autant parler de "pénurie" en France ?

La France va-t-elle subir une pénurie de carburant ? La question se pose alors que, depuis quelques jours, des milliers d'automobilistes peinent à trouver une station-essence où faire le plein. En effet, selon les chiffres officiels, ce jeudi 6 octobre, 15% des stations-service connaissaient des problèmes d'approvisionnement. La faute à des grèves touchant les raffineries, parmi les plus importantes de France, et aux deux remises carburant proposées par le gouvernement et TotalEnergies qui provoquent un pic de consommation dans l'Hexagone.

De quoi parler de pénurie ? Pas si simple, alors que le gouvernement refuse d'employer ce terme, estimant qu'il n'y a pas de pénurie généralisée et préférant parler de "tensions locales et de stations en rupture de carburant". Face à cette situation, le ministère de la Transition énergétique a appelé les Français à faire preuve de "responsabilité collective" et à "éviter l'effet de panique" pour ne "pas réduire artificiellement" les réserves.

Un problème, plusieurs causes

Selon le Larousse, le terme de pénurie renvoie à un "manque de ce qui est nécessaire" ou une "insuffisance". Or, dans les circonstances actuelles, la France ne manque pas de carburant. Les problèmes dans les stations-service sont, en partie, dus à un souci d'acheminement du pétrole, en raison des grèves dans les raffineries. Un mouvement social qui provoque l'arrêt de plusieurs sites, et notamment celui de Normandie, près du Havre, le plus important de France, qui représente à lui seul 22% du raffinage dans le pays.

Autre facteur qui explique les difficultés dans les stations : le pic de consommation provoqué par la double remise du gouvernement et de TotalEnergies, qui s'élèvent respectivement à 20 et 30 centimes par litre. Une double ristourne qui permet aux usagers des enseignes TotalEnergies de payer leur carburant 50 centimes moins cher qu'ailleurs, ce qui provoque une affluence particulièrement importante aux stations, qui ont, dans le même temps, vu leurs livraisons diminuer en raison des mouvements sociaux.

Par effet domino, certaines stations-service étant à sec, les conducteurs se reportent vers d'autres enseignes, et notamment celles des supermarchés, provoquant à nouveau de longues files d'attente et une affluence que n'avaient pas anticipé les opérateurs. 

"On ne manque pas de produits"

Parler de pénurie semble ainsi difficile, même si, durant quelques jours, les stations-service ont eu du mal à s'alimenter en carburant. Pour le directeur général de la Fédération Française des Combustibles, Carburants & Chauffage, interrogé par 20Minutes, "il n'y a pas de pénurie, les produits sont disponibles, mais on ne peut pas les sortir suffisamment". De son côté, le porte-parole de l'industrie pétrolière en France a reconnu "de temps en temps un problème ponctuel sur l'acheminement" mais a assuré ce jeudi que la situation allait "s'améliorer dès aujourd'hui dans certaines régions". Olivier Gantois a ainsi estimé qu'il "faut du temps pour que le produit arrive", même "s'il est déjà en train d'arriver dans certains dépôts". "Ce n'est pas drôle, mais ce n'est pas une pénurie généralisée", a estimé le porte-parole. 

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Un constat partagé par le groupe TotalEnergies, qui a assuré qu'il n'y avait aucune problématique liée au carburant. "On ne parle pas du tout de pénurie, on ne manque pas de produits", a expliqué l'entreprise. La situation pourrait ainsi être rapidement réglée si la grève qui touche les raffineries venait à prendre fin et lorsque toutes les stations-service auront été livrées. Pour limiter les manques, le gouvernement a d'ailleurs assuré "suivre la situation au plus près" en mettant "tout en oeuvre pour résorber les difficultés logistiques", notamment en puisant dans les réserves stratégiques de la France et en augmentant les importations maritimes de pétrole. 

Pour autant, le temps presse, alors qu'au 1er novembre, la remise carburant du gouvernement passera de 20 à 10 centimes et celle de Total de 30 à 20 centimes, ce qui pourrait provoquer un nouveau pic de consommation avec des automobilistes qui chercheront alors à faire le plein avant une nouvelle augmentation des prix du carburant.


Annick BERGER

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