Les Français face à la pénurie de carburants
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EN DIRECT - Pénurie de carburants : la grève s'étend à une nouvelle raffinerie TotalEnergies

Publié le 11 octobre 2022 à 11h29, mis à jour le 11 octobre 2022 à 21h00
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

La grève dans les raffineries TotalEnergies s'étend ce mardi soir au site de Donges, en Loire-Atlantique.
Elisabeth Borne a demandé dans l'après-midi la réquisition des personnels des dépôts d'Esso.
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LES NON-GREVISTES CONVIÉS


TotalEnergies a annoncé mardi soir convier les syndicats représentatifs qui "ne participent pas au mouvement de grève" qui paralyse ses raffineries et ses dépôts de carburant à une réunion de "concertations et d'échanges" mercredi après-midi.


"Si la CGT lève tous les blocages de sites avant demain midi, elle sera bienvenue à cette réunion de dialogue", précise le géant français de l'énergie dans un communiqué.

TOUJOURS UN TIERS DES STATIONS CONCERNÉES


Selon le décompte quotidien, transmis par le ministère de la Transition énergétique, 31,3% des stations-service rencontrent des difficultés au niveau national. Dans les Hauts-de-France, région la plus impactée, 44,8% des stations en manque d’au moins un carburant. Un niveau équivalent à celui de l'Ile-de-France (44%)

LA GRÈVE S'ÉTEND


Le mouvement de grève s'étend à la raffinerie TotalEnergies de Donges, en Loire-Atlantique, selon un délégué syndical CGT. La plateforme, située en Loire-Atlantique, est la 2ème raffinerie de France après celle de Normandie. 650 collaborateurs travaillent sur le site, indique TotalEnergies sur son site.

ALPES-MARITIMES 


Pour les véhicules poids lourds (soit supérieur à 3,5 tonnes), la limitation de la distribution est fixée à 120 litres en gazole par prise et par tracteur. La vente, l'achat, distribution et le transport de carburants dans des récipients transportables manuellement, du type jerrican, est interdit sur l’ensemble du département des Alpes- Maritimes.

ALPES-MARITIMES 


Le conflit social dans les raffineries et les dépôts de carburant provoquant des perturbations d’approvisionnement en carburant, la préfecture des Alpes-Maritimes a décidé de limiter la distribution d'essence pour les véhicules légers, à 30 litres par prise pour les véhicules fonctionnant à l'essence, à l'essence sans plomb, au gazole et au gaz de pétrole liquéfié. 

VÉRAN : "LE GOUVERNEMENT PRENDRA SES RESPONSABILITÉS"


À un député du Rassemblement national (RN) qui demandait au gouvernement quand il passerait "à l'action" pour débloquer la situation sur les carburants, Olivier Véran a réitéré les propos formulés un peu plus tôt par la Première ministre. "Dans la situation du groupe Esso, un accord majoritaire a été trouvé, un syndicat, la CGT le conteste, continue de bloquer, nous allons le débloquer via des réquisitions", a assuré le porte-parole du gouvernement lors des questions au gouvernement. 


"Dans une autre situation, il était demandé à ce que des négociations sur les salaires soient ouvertes, Total a répondu favorablement, des syndicats comme la CFDT ont répondu favorablement, un même syndicat, la CGT a décidé de bloquer. À nouveau, si la situation ne devait pas bouger, le gouvernement prendra ses responsabilités et procèdera à des réquisitions."


"De l’essence, nous en avons, du carburant, nous en avons, dans les stations, dans les centres de dépôts, dans les raffineries. Il doit pouvoir sortir des dépôts, sortir des raffineries pour aller dans les stations-services. C’est ce que nous allons faire tout en respectant le dialogue social", a affirmé Olivier Véran.

MENACES


Commentant la situation dans l'autre groupe pétrolier touché par des mouvements de grève, TotalEnergies, la cheffe du gouvernement a exhorté direction et syndicats à engager des négociations salariales, menaçant sinon de faire de même pour "débloquer la situation".


"Chez Total, les syndicats réformistes ont appelé à l'ouverture de négociations. La direction a répondu favorablement. J’espère que les autres syndicats représentatifs vont saisir cette main tendue, car le dialogue social est toujours plus fécond que le conflit", a affirmé Mme Borne.


"À défaut, le gouvernement agira, là encore, pour débloquer la situation", a-t-elle ajouté.

RÉQUISITION


La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé mardi la réquisition des personnels pour le déblocage des dépôts de carburants du groupe Esso-Exxonmobil, où un accord salarial avait été conclu lundi par deux organisations syndicales, majoritaires à l’échelle du groupe mais pas de ses raffineries.


"Le dialogue social c’est avancer, dès lors qu’une majorité s’est dégagée. Ce ne sont pas des accords a minima. Les annonces de la direction sont significatives. Dès lors, j’ai demandé aux préfets d’engager, comme le permet la loi, la procédure de réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts de cette entreprise", a déclaré Mme Borne lors des questions au gouvernement.

INTERVENTION DE L'ÉTAT


Le gouvernement a menacé ce lundi "d'intervenir" face au blocage des dépôts de carburants. En 2010, en pleine fronde contre la réforme des retraites, les forces de l'ordre s'étaient interposées pour débloquer l'entrée des sites.

RISQUES DE RUPTURES SUR LES PRODUITS ALIMENTAIRES 


Une association fédérant 120 entreprises de transport frigorifique a mis en garde mardi contre des "ruptures sur les produits alimentaires pour les Français" si les pénuries de carburant dues aux grèves perduraient.


"Les blocages des raffineries de pétrole en cours sur le territoire national confrontent les entreprises qui transportent des denrées périssables (...) à des difficultés grandissantes", a affirmé l'association "La chaîne logistique du froid" dans un communiqué. Selon cette association, "chez les transporteurs qui disposent de cuves, les réserves disponibles sont, dans certains cas, inférieures à une semaine" tandis que "les autres transporteurs sont tributaires des stocks disponibles en station-service".

ABUS DANS LES STATIONS SERVICES 


Plusieurs personnes ont pris le contrôle lundi soir de la station TotalEnergies de Villiers-le-Bel. Ils ont ensuite filtré les clients pour favoriser leurs connaissances. Alertée, la police s'est rendue sur place et a interpellé un individu.

Police, justice et faits divers
Val-d'Oise : des individus s'emparent d'une station Total et filtrent les clients

PÉNURIE ET CONSÉQUENCES 


Une association fédérant 120 entreprises de transport frigorifique a mis en garde mardi contre des "ruptures sur les produits alimentaires pour les Français" si les pénuries de carburant dues aux grèves perduraient.


"Les blocages des raffineries de pétrole en cours sur le territoire national confrontent les entreprises qui transportent des denrées périssables (...) à des difficultés grandissantes", a affirmé l'association "La chaîne logistique du froid" dans un communiqué.

ZOOM JURIDIQUE


Que dit le droit pour ceux qui ne pourraient aller travailler... sachant que selon l'Insee, 74% des actifs qui se déplacent pour travailler utilisent leur voiture?  ?

Mon argent et mes droits
La pénurie d'essence est-elle une excuse valable pour ne pas aller au travail ?

NICE : LE COUP DE GUEULE D'ESTROSI


Sur Twitter, le maire de Nice, Christian Estrosi, a dénoncé "le comportement de ceux qui rajoutent de la crise à la crise". L'ex-ministre de l'Industrie,  qui évoque un blocage "mettant en difficulté ceux qui ont besoin de leur véhicule pour travailler et notamment services de secours et professions médicales" indique qu'il va faire renforcer la fréquence des transports en commun aux heures de pointe. 

BUDGET 2023


Le gouvernement a déposé au projet de loi de finances 2023 deux amendements visant à taxer les rentes des énergéticiens ou mettre à contribution les entreprises des secteurs du pétrole, du charbon, du raffinage et du gaz. La première mesure devrait rapporter 5 à 7 milliards d'euros et la seconde 200 millions. Mais l'exécutif ne se résout toujours pas à parler de taxe sur les superprofits et à reprendre le vocabulaire de la Nupes.

ÉCOSSE 


Les travailleurs des usines à gaz de Shell en Écosse sont appelés à voter ce mardi pour une grève, après avoir été invités à subir une "réduction significative des salaires en termes réels" au cours d'une année très rentable pour le géant du pétrole et du gaz, rapporte le média STV News. 

HAUSSES INJUSTIFIÉES À LA POMPE


Alors que les prix ont augmenté en moyenne de 11 centimes pour le diesel et 7 centimes pour l'essence en l'espace d'une semaine, selon les chiffres transmis lundi par le gouvernement, certaines stations affichent des hausses bien plus importantes. Une situation qui a poussé la ministre de la Transition énergétique à saisir la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). 


"Les tensions d’approvisionnement en carburant ne justifient en rien l'envolée des prix dans plusieurs stations-service. Nous ne laisserons pas gonfler les prix artificiellement", prévient Agnès Pannier-Runacher, qui précise que des contrôles ont lieu dans les Hauts-de-France.

LE GOUVERNEMENT DURCIT LE TON


Le gouvernement appelle à la levée "sans délai" les blocages des dépôts de carburants, faute de quoi il pourrait "intervenir" pour les débloquer. "Nous mettons tout en œuvre pour que cette situation s'arrête", assure son porte-parole, évoquant la piste des réquisitions.Selon Olivier Véran, le retour à la normale pourrait avoir lieu "dans les 15 jours" dans les régions les plus touchées.

MESURES LOCALES 


Localement, des mesures sont prises pour faire face à la pénurie de carburants. Comme dans la Ville de la Londe Les maures, dans le Var, où la préfecture, en plus d'interdire la vente et le remplissage des jerricans, limite la vente aux particuliers (30 litres max pour les véhicules légers), et met en place des files réservées pour les véhicules prioritaires. 

CRITIQUES DES OPPOSITIONS 


"Défaut d'anticipation" et "fébrilité" pour la droite et l'extrême droite qui appellent aux réquisitions, "menaces pour les salariés mais caresses pour les patrons" pour la gauche : les oppositions sont d'accord pour dénoncer une responsabilité du gouvernement dans la crise des carburants.


Le président du RN Jordan Bardella a pointé sur France 2 "un défaut d'anticipation" du gouvernement qui refusait il y a quelques jours encore de parler "de pénurie".


"Nous appelons très clairement à ce que le gouvernement réquisitionne les salariés nécessaires pour assurer un service minimum pour que les besoins de la nation soient satisfaits", a exigé sur franceinfo le vice-président de LR Gilles Platret en dénonçant une "corporation qui prend en otage un pays tout entier". Selon lui, "le gouvernement est très fragile, il est très fébrile et il a peur d'un embrasement social".


"Avec ce gouvernement, quand le dialogue est bloqué, les menaces c'est pour les salariés et les caresses c'est pour les patrons. Pourtant, ce sont bien les directions qui ont pourri la situation en refusant toute négociation avant lundi", a critiqué sur Twitter le député LFI Manuel Bompard.

RÉSERVE 


De plus en plus d'automobilistes sont contraints de rouler sur la réserve. Une situation stressante dans laquelle on se pose beaucoup de questions...

Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré aux difficultés d'approvisionnement dans les stations-service.

De nombreuses stations-service ne sont toujours pas approvisionnées en carburants ce mardi 11 octobre. Les grèves menées dans des raffineries depuis fin septembre provoquent en effet des pénuries dans près de 30% des stations françaises, surtout en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France. 

Le gouvernement, qui espère une sortie de crise rapide, appelle à la levée "sans délai" des blocages des dépôts de carburants. Son porte-parole Olivier Véran menace même d'"intervenir" pour les débloquer, selon les termes qu'il a employés sur RTL. Si la situation ne s'améliorait pas "très vite", le gouvernement pourrait "débloquer, rouvrir l'accès aux centres de dépôt et aux raffineries, et ensuite réquisitionner le personnel adéquat pour pouvoir permettre à la situation de se normaliser".

Le mouvement de grève pour les salaires est reconduit ce mardi par la CGT. Les appels répétés du gouvernement à négocier sur les salaires et à cesser les blocages n'ont pas abouti à un accord entre le syndicat et la direction de TotalEnergies.

Le gouvernement fait cependant la différence entre la situation à Exxon, où "il n'y a plus aucune raison qu'il y ait le moindre blocage" après l'accord entre la direction et les syndicats lundi, et à TotalEnergies, où "la CGT continue à appeler à bloquer" de manière "excessive et anormale". 


La rédaction de TF1info

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