ENQUÊTE TF1 - Qualité, provenance... Que valent les vêtements achetés sur les marchés ?

Léa Tintillier | Reportage TF1 Alexia Mayer, Alix Ponsar
Publié le 17 août 2022 à 21h50, mis à jour le 18 août 2022 à 10h07

Source : TF1 Info

Pendant les vacances, nombreux sont les touristes à se laisser tenter par les vêtements du marché.
Mais que valent-ils vraiment ?
Le 20H de TF1 a enquêté en caméra discrète.

Quand le mercure atteint des sommets et que la plage vous lasse, une solution : aller faire un tour au marché pour flâner et faire du shopping pour l’été. Des imprimés, des rayures, des robes courtes, des shorts… Que valent ces vêtements achetés lors de vos vacances ? 

De la qualité ? Pas toujours. Les matières sont souvent synthétiques et les provenances parfois floues. Malgré de grands drapeaux aux couleurs d’Italie, sur un stand filmé dans notre reportage en tête de cet article, de nombreuses étiquettes indiquent une fabrication chinoise. Un peu plus loin, trois noms de marques différentes, inconnues du grand public, sont cousues sur des robes identiques.

Des vêtements fabriqués en Chine

Alors, d’où viennent ces vêtements ? La réponse se trouve dans le temple de la mode bon marché, à Aubervilliers, dans ce qu’on appelle le nouveau sentier. 40.000 mètres carrés de boutiques de grossistes asiatiques. Dans un de ces magasins, nous trouvons des robes à 16,50 euros. Le vendeur nous conseille de les vendre deux fois plus cher. 

Ces vêtements sont fabriqués en Chine. Mais pour afficher une provenance italienne plus glamour, les grossistes ont trouvé une combine. Ils font transiter la marchandise par l’Italie, ajoutent une couture ou un détail, ce qui leur permet d’afficher en toute légalité une étiquette Made in Italy. Ces vêtements sont vendus sur les marchés partout en France, mais aussi dans des boutiques indépendantes qui les vendent encore plus chers. Mais la marchandise vient du même endroit. 

Regarder les finitions et les étiquettes

Comment ne pas se faire avoir ? Pour Catherine Dauriac, experte en mode, il faut regarder de très près les étiquettes de composition. Elles sont obligatoires en Europe. "Ici, la collection annonce ‘collection soie, foulard soie’ et quand on regarde l’étiquette, on s’aperçoit qu’il y a effectivement de la soie mais à 25% et 75% de viscose, qui est une matière artificielle. C’est quand même une façon d’un peu tromper le client parce que c’est bien annoncé collection soie", accuse-t-elle. 

Il y a quelques années, Fanny Sebag vendait une partie de sa collection de vêtements fabriqués en France sur les marchés. Aujourd’hui, elle ne le fait plus car ses robes se vendent au minimum 80 euros, soit beaucoup plus cher que la concurrence asiatique. "On essaye de faire au mieux pour avoir des produits qui sont bien finis, des petites épaulettes, des fronces. Une robe qui vous coûte cinq euros, on ne sait pas comment elle a été travaillée, par qui elle a été fabriquée, dans quelles usines, dans quelles conditions", estime-t-elle. 

Méfiez-vous donc des prix trop bas. Pour faire de bonnes affaires, il faut un brin de patience et surtout bien regarder les finitions et les étiquettes. 


Léa Tintillier | Reportage TF1 Alexia Mayer, Alix Ponsar

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