L’inflation a déstabilisé la filière du bio, boudée par les consommateurs.Ce sont désormais les produits locaux qui séduisent les clients.Deux enseignes de la grande distribution se sont même spécialisées dans ces circuits courts.
On connaît Bordeaux pour ses vins et ses cannelés, mais beaucoup moins pour ce petit nouveau découvert au rayon frais : le beurre de Bordeaux. Le prix est de 4,95 euros pour ce beurre artisanal, produit avec, comme le proclame son emballage "un double travail en baratte". C’est 50 % plus cher que le beurre d’une grande marque nationale à 3,25 euros, alors qu'il faut compter 2,94 euros pour le beurre bio, et 1,99 pour le 1er prix.
Je préfère consommer local, parce que ça fait vivre la région
Un client du rayon "local"
Le local séduit les consommateurs les moins regardants sur les prix. Le supermarché visité par notre équipe lui a dédié un rayon entier, et ses ventes ont doublé en six mois. "Je préfère consommer local", explique un client dans le reportage de TF1 en tête de cet article, "parce que ça fait vivre la région". C’est aussi le royaume de la tentation pour Jeanine, une habituée de ce supermarché. "Il y a un choix... on est happé", témoigne-t-elle. Le client sait d’où viennent les produits, et qui les fabrique. Voir le visage des producteurs est également rassurant, par exemple pour le miel, dont l'origine est parfois confuse.
Mais qu'est-ce qu'un produit local, exactement ? Un café d'Éthiopie, par exemple, semble un intrus dans les rayons du "local". Mais il est torréfié à Bordeaux, ce qui en fait un produit local.
La course à l'alimentation locale s’intensifie dans les supermarchés et elle varie fortement d’une région à l’autre. Alsace, Bretagne, Pays Basque, sont les champions des ventes de produits locaux. Plus l’identité régionale est forte, plus les marques locales sont importantes dans les grandes surfaces. Les produits locaux représentent par exemple 8 % des ventes dans les supermarchés du Bas-Rhin, qui rejaillit sur l’économie locale.
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