ENQUÊTE - Fraude : la moitié des miels importés en France sont frelatés

Au rayon miel des supermarchés, il y a en principe peu de doute affiché sur les articles. Mais malgré les labels bios, ou les drapeaux tricolores du "made in France", lire l’étiquette ne suffit pas toujours à savoir ce que contient réellement un pot. Une enquête de la Commission européenne a ainsi prouvé que 46% des pots importés en France ne contiennent en fait pas du miel pur. C’est invisible à l'œil nu, mais ces miels sont mélangés avec du sirop de riz, de blé ou de betterave. 

Il s’agit d’une pratique interdite, mais difficile à détecter et très rentable. En moyenne, le sirop de riz coûte 4 à 5 fois moins cher que du miel pur. Pour le palais du consommateur en revanche, la supercherie est détectable. "Ça a le goût de miel, ça ressemble à du miel, mais je vous confirme que ce n'est pas du miel", tranche un passant à qui notre équipe a fait goûter un de ces pots contrefaits. "Ça ressemble plutôt à de l'eau sucrée", estime un autre dans le reportage de TF1 en tête de cet article.

"Là où il y a beaucoup d’argent à faire, on a énormément de filous qui ont développé une technologie qui permettait que les miels frauduleux passent sous les radars", nous explique la directrice de l'information de Food Watch, une ONG de défense des consommateurs. Ils n'étaient "jamais repérés", poursuit Ingrid Kragle, "ni par les autorités de contrôle, ni même par les laboratoires qui travaillent pour les miels de marque". 

Le miel pur a un prix, et réclame un savoir-faire. C'est ce que nous rappelle Yannick Pertrot. Outre ses heures de travail, cet apiculteur des Yvelines investit 16.000 euros par an, pour seulement 80 ruches. Alors, pour être sûr que votre pot de miel en est un, méfiez-vous des prix trop bas, et privilégiez l’achat direct aux apiculteurs.