Hausse des prix alimentaires : comment les Français modifient leurs habitudes d'achat

En poste depuis quatorze ans, Heidi, hôtesse de caisse au Carrefour Wasquehal (Nord), voit défiler des centaines de clients chaque jour. Pour les habitués, comme pour les occasionnels, c'est le même constat : tous scrutent désormais leurs tickets en détail. "Ils regardent le montant", observe Heidi, "ils pensent qu'il y a une erreur, et on revérifie avec eux". 

Quelques mètres plus loin, une autre caissière remarque que certains produits ont disparu du tapis de caisse, à cause de leur prix. "Souvent, les clients ne peuvent plus acheter les mêmes choses qu'avant, comme la viande", souligne Delphine. Une équipe de TF1 a passé 24 heures dans deux supermarchés du Nord, à la rencontre de ces clients contraints à s'adapter.

Dans les rayons, notre équipe rencontre des clients inquiets face à l'augmentation des prix des produits, et qui s'organisent pour tenir leur budget. Ainsi Sylviane, qui ne fait plus ses courses sans une "scannette", pour garder un œil sur le total de son caddie avant d'arriver en caisse. D'autres comparent systématiquement les prix au litre ou au kilo, quitte à constituer des réserves, pour profiter des offres les plus attractives, quitte à y passer beaucoup de temps. 

À la recherche des prix les plus bas, les consommateurs n'hésitent pas à visiter plusieurs magasins pour trouver les meilleures offres. Une volatilité qui pousse les enseignes à redoubler d'ingéniosité pour fidéliser leurs clients : promos, abonnements, avantages de fidélité. Les rayons sont entièrement réorganisés, et les marques "premier prix" gagnent en importance et en visibilité. La guerre des prix ne fait que commencer : au mois d'octobre, les prix de l'alimentation ont augmenté de près de 12% et la tendance devrait perdurer.