Inflation : quels produits ont le plus augmenté, et comment les Français font-ils face ?

Publié le 26 octobre 2022 à 18h03

Source : JT 20h Semaine

En France, le gouvernement se félicite d'avoir un des taux d'inflation les plus bas de l'Union européenne.
Pour autant, celui-ci pèse déjà fortement sur les ménages.
Car les produits de consommation courante, dont les produits alimentaires, sont particulièrement impactés par la hausse des prix.

Le prix du caddie augmente et les consommateurs s'en rendent largement compte. Pour autant, la France enregistre le taux d'inflation le plus bas de toute la zone euro, selon des estimations publiées par l'office statistique de l'Union européenne. En septembre, le pays, sous l'effet du bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l'électricité, a enregistré un ralentissement de son inflation de 6,2 % (indice harmonisé) contre 8,6% en Irlande, 10,9% en Allemagne ou même 12,0% en Belgique.

Des chocs importants sur des postes de dépenses non négligeables pour les consommateurs
Franck Lehuédé

En septembre, l'indice des prix à la consommation a même ralenti de 0,6 point, selon l'Insee, baissant à 5,6% sur un an contre 5,9% en août. Pour autant, l'inflation pèse déjà fortement sur les ménages, et notamment les plus modestes. Car malgré le bouclier tarifaire, certains produits de consommation courante, parmi lesquels les produits alimentaires, sont particulièrement impactés par la hausse des prix.

"Une hausse des prix de 28% sur l’énergie, 34% sur les carburants, 8% sur l’alimentation en août restent des chocs importants sur des postes de dépenses non négligeables pour les consommateurs", souligne auprès de TF1info Franck Lehuédé, directeur d’études et de recherche au sein du Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie).

Une inflation alimentaire à 9,9% en septembre

Sur l'alimentation, l'inflation s'est même accélérée sur un an, passant de 7,9% à 9,9% en septembre, selon l'Insee. Or il s'agit du poste de dépense le plus important pour les ménages, représentant 11% de leur budget. L'impact est d'autant plus important que cette hausse touche des produits particulièrement appréciés des ménages français (pâtes, pain, etc.). 

La viande par exemple, sur un an, augmente de 11%, voir de 30% s'il s'agit de viande surgelée. Le prix des légumes frais augmente de 17,7%, les pâtes de 20%, le pain et les céréales en général voient leur prix augmenter en moyenne de 9,9% en septembre sur un an. Les produits d'hygiène-beauté ne sont pas épargnés par cette hausse puisque selon UFC-Que Choisir, la hausse sur un an est de 11%. La hausse des prix des produits laitiers s'établie, elle, à 16%.

Face à l'inflation, les ménages réduisent leurs dépenses

Si bien que les ménages sont obligés de faire évoluer leurs comportements. Franck Lehuédé constate que les restrictions les plus importantes sont réalisées sur les postes de dépenses qui subissent les hausses de prix les plus importantes, c'est-à-dire l'énergie, les carburants et l'alimentaire. Ainsi, 44% des Français réduiraient la température de leur logement et autant d'entre eux réduiraient leurs déplacements pour éviter de consommer du carburant. Sur l'alimentation, 38% commencent à se restreindre.

Dans une étude internationale sur la hausse du coût de la vie, l'IRI observe que les consommateurs interrogés n'hésitent pas à adapter leur alimentation, vont changer de magasin si celui où ils vont d'habitude ne propose plus leur marque habituelle, ou si celle-ci n'est pas en promotion. Le recours aux produits premiers prix ou aux discounters s'accroit également même si cela amène parfois à envisager une gamme de produits plus réduite.

L'étude met ainsi en avant que les produits bio, souvent plus chers, vont être laissés de côté pour des produits à un meilleur prix ou en promotion. Pour autant, ces économies ne suffisent pas pour certains Français, alors même que comme le rappelle Franck Lehuédé, les plus modestes sont les plus concernés par des restrictions de consommation. Selon une étude du comparateur Panorabanques, un Français sur deux serait en négatif sur son compte au moins une fois par an.


Aurélie LOEK

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