Début juillet, sur LCI, Michel-Edouard Leclerc avait invité les pouvoirs publics à lancer une "mission d'information parlementaire" pour connaître les "sources réelles de l'inflation".Ce mardi, un rapport du Sénat assure qu'aucun "phénomène massif de hausses suspectes des tarifs fournisseurs" n'a été constaté.En revanche, "certains distributeurs" ont augmenté leurs prix sans raison.
L'envolée des prix des produits alimentaires dans les rayons des supermarchés pouvait-elle être évitée ? C'est la question que posait, au début du mois, Michel-Edouard Leclerc, le président du comité stratégique des centres E.Leclerc. Invité de LCI le 3 juillet, il souhaitait connaître "les sources réelles de l'inflation", invitant les parlementaires à se saisir du dossier. Selon lui, certaines hausses de prix réclamées par les groupes agroalimentaires à la grande distribution n'étaient pas justifiées.
Dans un rapport publié ce mardi, le Sénat ne constate toutefois pas de "phénomène massif de hausses suspectes des tarifs fournisseurs". Ces travaux "n'ont pas permis d'observer, au-delà de (quelques) cas particuliers, un phénomène généralisé de hausses abusives", écrit le groupe de suivi Egalim, du nom de la loi alimentation.
Le rapport sénatorial relève des chiffres d'inflation des matières premières "particulièrement impressionnants", citant une augmentation du prix du verre de 45%, du carton de 60%, des céréales de 75% et juge qu'il n'est, à ce titre, "pas étonnant que les demandes de hausse des tarifs émanant des industriels soient particulièrement élevées".
Un "risque non négligeable de rupture d'approvisionnement", selon le Sénat
En revanche, les sénateurs pointent du doigt une partie de la grande distribution, qui profiterait du contexte pour augmenter ses prix de vente sans raison. D'après les parlementaires, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a recensé des hausses de prix dans les rayons de la part de "certains distributeurs", alors qu'ils "n'avaient pas signé de hausse de tarif d'achat du produit avec le fournisseur". Des pratiques "facilitées par le fait que les consommateurs s'attendent, de toute façon, à constater une forte inflation dans les rayons", dénonce le rapport.
Regrettant "un niveau de tension inédit entre industriels et distributeurs", le Sénat alerte également sur "un risque non négligeable de rupture d'approvisionnement". Des fournisseurs ont notamment menacé de cesser la production et l'approvisionnement "si leurs demandes de renégociation étaient rejetées, ou exagérément revues à la baisse".
Habituellement, industriels de l'agroalimentaire et distributeurs négocient de l'automne à fin février le prix de certains des produits qui seront vendus dans l'année en grandes surfaces. Mais devant la flambée des coûts de production liés au redémarrage de l'économie post-Covid-19 ainsi qu'à la guerre en Ukraine, le gouvernement avait appelé, mi-mars, les deux parties à renégocier les contrats tout juste signés. Les parlementaires ont, en outre, regretté un "manque d'implication de la part du gouvernement dans le suivi des négociations commerciales, une fois qu'il a œuvré à leur réouverture".
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