Selon l'Institut de Recherche et d'Innovation (IRI), les prix de produits alimentaires ont bondi de 3,1% fin avril sur un an.Une tendance qui devrait s'accentuer dans les prochains mois.Comment les Français s'adaptent face à cette augmentation, quels sont leurs conseils pour faire leurs courses ? TF1Info les a rencontrés.
C'est une première depuis 14 ans. La grande distribution enregistre une hausse spectaculaire des prix de produits alimentaires. Fin avril, elle s'élevait à 3%. D'ici à l'été 2022, l'inflation pourrait même atteindre 5% selon l'IRI. Alors que certains prix avaient déjà augmenté, à cause de la guerre en Ukraine, comme l'huile ou les pâtes, les consommateurs constatent une généralisation de cette hausse.
Les premiers prix, en particulier, réalisent la plus forte augmentation avec une flambée de 6,6%. Étudiants, couples, parents isolés, familles ou encore retraités, comment les Français réussissent-ils encore à faire leurs courses ?
La chasse aux promotions
Béatrice, sollicitée par TF1info, est mère au foyer. Divorcée avec trois enfants à charge, elle a un budget alimentaire très serré. "Je faisais déjà attention, mais alors là, c'est devenu infernal", s'énerve-t-elle. Son astuce est de toujours repérer les promotions des grandes surfaces. L'objectif : acheter en gros. Elle déambule dans tous les rayons avec une liste de courses bien précise. Si le produit est en promo alors elle l'achète ; sinon, elle ne le prend pas. La quinquagénaire ne fait ses courses que dans des supermarchés discount : "Certes ce n'est pas de la marque, mais les prix sont vraiment bas donc on n'a pas le choix, il faut bien manger", dit-elle.
Même son de cloche pour Marie, cette étudiante en biologie de 24 ans qui a, elle aussi, une façon bien méthodique pour faire ses courses : "Quand il y a des promotions pour des produits comme lessive, dentifrice, des produits non périssables et dont je suis sûre que je vais en avoir besoin, j'en prends beaucoup", explique-t-elle. Pour l'étudiante, c'est plus intéressant d'acheter en gros, quitte à faire du stockage.
Le choix des applications
Le secteur est en plein essor. Depuis quelque temps, des applications de consommation fleurissent. Elles permettent d'alerter le consommateur sur les promotions des grandes surfaces, voire de se faire rembourser une partie de son panier. William, restaurateur de 46 ans, s'aide de son téléphone pour faire ses courses. "Ces applications nous sauvent la vie. Je suis père de famille, je dois nourrir mes enfants et franchement, je ne peux plus m'en passer."
Kimberly, 29 ans, est vendeuse de cosmétiques. Avec son compagnon, ils ne vont plus dans les magasins : "On a un budget de 80 € pour deux personnes. Cela nous permet de manger varié à moindre coût, car l'application trie les quantités exactes donc on fait à la fois des économies et on ne gaspille plus", se réjouit la jeune femme.
Changer ses habitudes de consommation
Pour Célia, 23 ans, alternante pour une agence de médiatisation, son mode d'achat a complètement évolué : "Je vais aux essentiels, j'achète davantage de fruits, des légumes, des œufs et des pâtes. Le saumon, c'est terminé. La viande du boucher, c'est terminé. Les trucs superflus, c'est terminé", regrette-t-elle.
Adrien, 19 ans, travaille dans une entreprise de BTP, il a un petit budget alimentaire. Pour lui, une seule solution : ne plus faire attention à la date de péremption. "Les produits presque périmés sont forcément moins chers, et le goût reste le même", même s'il ajoute que pour lui, cette règle ne s'applique pas aux produits laitiers. L'étudiant utilise là encore une application spécialisée dans les paniers de ce type d'articles.
Mais ce changement d'habitude ne concerne pas que les jeunes. Monique a 68 ans. Cette retraitée de la fonction publique cuisine uniquement des gros plats pour qu'il puisse en rester les jours suivants, quitte à manger la même chose pendant deux ou trois jours : "Comme ça, j'achète moins que d'habitude", assure-t-elle.
L'indice des prix à la consommation demeure à un niveau historiquement élevé en Europe. En France, le taux d'inflation atteint en mars était un sommet jamais atteint depuis le milieu des années 1980. L'Insee doit publier son estimation définitive de l'inflation en avril le 13 mai.
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