La guerre en Ukraine a entrainé une accélération de la flambée des prix de l'énergie.L'inflation pourrait dépasser les 4% sur un an en mars, a estimé mercredi l'Insee.Les prix devraient notamment continuer d'augmenter dans l'alimentaire et l'habillement.
Mauvaise nouvelle pour les ménages français. Si les conséquences économiques de la guerre en Ukraine sont encore difficiles à prévoir, l'Insee anticipe déjà une accélération de l'inflation au-delà de 4% en mars, puis autour de 4,5% durant le deuxième trimestre, tirée par les prix de l'énergie, des matières premières et alimentaires.
Un des effets immédiats est que "la guerre attise l'inflation" déjà existante, a expliqué mercredi Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l'Institut national de la statistique, lors de la présentation à la presse de la dernière note de conjoncture.
Denrées
Si la hausse des prix a ralenti en février dans le secteur de l'alimentation (+0,3% après +0,6%), certaines denrées comme les produits frais (+5,9% après +4%) et légumes frais (+5,8% après +0,6%) connaissent cependant une augmentation importante. Le pain et les céréales sont également en hausse (+2,7% après +2,4%). Or, le conflit russo-ukrainien, pourrait rapidement doper encore plus les coûts, les deux pays faisant partie des plus gros producteurs de blé.
Les premiers résultats des dernières enquêtes menées par l'Institut national de la statistique anticipent ainsi qu'au sein de l’alimentaire, les prix pourraient augmenter en mars de 2,1% sur un an, comme en février. La hausse des prix des produits alimentaires hors frais, moins volatils et plus sensibles à l’augmentation des prix de production que les produits frais, devraient continuer d'accélérer. En conséquence, les produits comme les pâtes pourraient, à l'instar du pain et de la farine, notamment enregistrer des hausses toujours plus importantes. Ces prévisions reposent toutefois sur l'hypothèse d'un prix du baril de pétrole à 125 dollars, soit son niveau atteint au tout début du mois de mars, mais qui a reculé depuis, précise l'Insee.
Vêtements, chaussures...
Par ailleurs, les vives hausses des prix de production déjà enregistrées ces derniers mois, tant dans l’industrie
manufacturière que dans l’agriculture (respectivement +11,4% et +15,8 % sur un an en janvier 2022), continueraient
de se répercuter progressivement sur les prix à la consommation. Au sein des produits manufacturés l’inflation augmenterait pour atteindre 2,5% sur un an en mars après 2,2% en février. Concernant spécifiquement l'habillement et les chaussures, les prix pourraient augmenter en mars de 5,7% sur un an.
Enfin, l’évolution des prix des services sur un an passerait de 2,2% à 2,6% entre février et mars. Cette accélération serait tirée par les revalorisations salariales dans certains secteurs comme l’hébergement-restauration, ainsi que par les services de transport en raison de l’augmentation des prix des carburants.
En tout état de cause, malgré l'annonce du gouvernement d'une réduction de 15 centimes par litre de carburant à compter du 1er avril et ce pour une durée de quatre mois, les prix de l'énergie (carburant, gaz, électricité) devraient impacter durablement les finances des Français. La consommation des ménages est notamment attendue en recul de 0,5% sur le trimestre, alors que leur pouvoir d'achat devrait reculer de 1,4%, grevé par l'inflation.