Pénuries : les œufs vont-ils finir par manquer, eux aussi ?

TF1info | Reportage : Chloé Ebrel, Médéric Pirckher, et Robin Cann
Publié le 5 novembre 2022 à 11h40, mis à jour le 5 novembre 2022 à 12h09

Source : JT 20h WE

La grippe aviaire continue de perturber la filière, avec de nombreuses volailles abattues.
Les œufs devraient prochainement se raréfier dans les rayons.
Pas de pénurie pour l’instant, mais des ruptures ponctuelles d’approvisionnement pourraient survenir.

Comme toujours, le rayon des œufs est très prisé dans les supermarchés, comme on peut le constater dans le reportage de TF1 en tête d'article. Mais aujourd'hui, les producteurs sonnent l'alarme : ils craignent une rupture dans les prochains mois. Pour les clients rencontrés par notre équipe, une telle perspective est inquiétante. "Sans eux, on ne peut pas faire grand-chose", estime une dame, "ça fait partie de la base de l'alimentation". "La moutarde, et maintenant les œufs", ce n'est plus vivable, abonde un jeune homme.

Une protéine animale accessible

L'œuf demeure la protéine animale la moins chère du marché. Avec un prix situé entre 25 et 40 centimes l’unité, c'est un recours intéressant en cette période de flambée de prix. "On est à 10% en termes de volumes", constate le directeur du magasin Leclerc visité par notre équipe, "l’œuf reste encore accessible, comparé au prix de la viande, ou du poisson, qui sont beaucoup plus élevés”.

Grippe aviaire : 10 millions de volailles abattues

La consommation d'œufs part donc à la hausse, au moment même où la production est au ralenti. Yves-Marie Beaudet, producteur d'œufs, a dû confiner la totalité de ses poules à cause de la grippe aviaire. "Avant tout, on est là pour protéger nos animaux", explique-t-il, "on les met à l’abri pour les empêcher d’attraper cette maladie". Depuis un an, plus de dix millions de volailles ont été abattues en France pour cette raison, c’est donc moins d'œufs sur le marché. 

Mais plusieurs causes convergent pour expliquer l'inquiétude des producteurs, outre la grippe aviaire. Il y a aussi "le coût de l'énergie", souligne Yves-Marie Beaudet, qui est aussi président du Comité national pour la promotion de l'œuf, "certains producteurs n'ont pas rempli leurs poulaillers parce qu'ils ne sont pas capables de payer leur facture d'électricité". Bien avant les œufs de consommation, ce sont les industriels et la restauration qui pourraient subir les premières ruptures d'ici à quelques mois.


TF1info | Reportage : Chloé Ebrel, Médéric Pirckher, et Robin Cann

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