L'association de consommateurs UFC-Que Choisir annonce déposer plainte pour "promotions trompeuses" contre huit grands sites de vente en ligne.Parmi les réductions affichées par ces plateformes, "plus de neuf prix barrés sur dix sont des promotions trompeuses", affirme-t-elle.Les offres présentent en effet de simples comparaisons de prix comme de véritables réductions.
À l'approche des soldes d'été, qui débuteront le 28 juin, elle veut mettre en garde les consommateurs. L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a annoncé, ce mercredi 31 mai, avoir déposé plainte pour "pratiques commerciales trompeuses" contre huit grands sites de commerce en ligne dont Amazon, La Redoute, Zalando ou encore Cdiscount. Grâce à une étude, elle a repéré que "plus de neuf prix barrés sur dix sont des promotions trompeuses" sur ces plateformes.
"L’analyse par l'UFC-Que Choisir d'un échantillon de 6586 annonces portant un prix barré, publiées sur les principaux sites de commerce en ligne, montre que seulement 3,4% d’entre elles correspondent à de véritables promotions opérées par les vendeurs", déplore l'association dans un communiqué. "Compte tenu des dérives constatées", elle a indiqué qu'elle déposait plainte auprès du procureur de la République de Paris pour "pratiques commerciales trompeuses" contre huit sites de commerce en ligne : Amazon, ASOS, Cdiscount, E.Leclerc, La Redoute, Rue du Commerce, Veepee et Zalando.
Des comparaisons de prix présentées comme des réductions
Dans le détail, l'UFC affirme que dans la quasi-totalité de son échantillon (96,6%), les réductions échappent à la réglementation. "Les professionnels affichent des promotions reposant non pas sur des réductions de prix sur les 30 derniers jours, mais sur le concept de prix dit de 'comparaison'. Dans ce cas, ils choisissent librement un prix de référence avec lequel comparer leur produit, de manière à présenter leur offre comme une affaire à ne pas manquer", développe-t-elle.
Les sites de vente font ainsi entorse à la directive européenne "Omnibus", qui "impose depuis un an que l’affichage d’une réduction de prix se fasse sur la base du prix le plus bas pratiqué par le vendeur" au cours du "mois précédent l’entrée en vigueur de la promotion", rappelle l'UFC.
L'association cite une myriade d'"allégations recensées" qui sont selon elle "aussi multiples qu’inintelligibles" : "prix de vente conseillé", "à l’origine", "ancien prix", "prix moyen sur la marketplace", "prix moyen sur les sites concurrents", "prix renseigné par le vendeur"... Ces "pratiques contestables dupent les consommateurs en leur faisant miroiter de belles affaires", fustige-t-elle.
Elle souligne aussi que l'affichage de la promotion, dans son format, ses couleurs ou encore sa police, "vise à entretenir la confusion" dans l'esprit des consommateurs, en faisant passer de simples comparaisons de prix pour des réductions. "En effet, on constate qu’il est très difficile de faire la différence entre une annonce de réduction de prix conforme à la réglementation, et une annonce qui ne l’est pas", déplore-t-elle.
Prix de référence "opaque", promotion "gonflée"
Et si l'acheteur cherche à comprendre le mode de calcul de la plateforme pour obtenir ce prix barré, il peine souvent à trouver une explication, voire n'en trouve aucune. "Dans les cas où elle peut être vérifiée, le vendeur manipule même parfois le prix de comparaison, en choisissant sciemment celui qui permet d’afficher la plus forte ristourne !", signale l'association.
Elle constate ainsi que "plus la réduction du prix proposée est importante, plus le prix de référence affiché est opaque ou arbitraire" : dans le cadre de promotions réglementées, "la réduction moyenne est de 6%", contre la proportion "improbable de 26,5%" pour les faux prix barrés. "Ce qui souligne qu’il s’agit bien d’un déplorable stratagème pour pousser les consommateurs à l’achat en leur faisant croire qu’il s’agit d’une bonne affaire", insiste l'UFC.
Parallèlement au dépôt de plainte, l'association demande à la Commission européenne "d’interdire strictement les prix de comparaison", autrement dit "tout autre système de prix de référence que celui prévu par la directive 'Omnibus'".
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info