En quatre ans, le Plan épargne retraite a connu un succès inattendu.Ce placement à long terme séduit les Français pour sa modularité et ses avantages fiscaux.Il faut cependant en comprendre certaines subtilités pour bien l’utiliser.
Lancé en 2019, le Plan épargne retraite (PER) a remplacé plusieurs dispositifs permettant aux Français de capitaliser en prévision de leurs vieux jours. L’exécutif espérait qu’il attire 50 milliards d’euros d’encours d’ici la fin de l’année 2022. Un objectif qui a été largement dépassé. En juillet 2023, quelque 85 milliards d’euros y avaient été déposés. Ce placement séduit donc largement des Français de plus en plus conscients qu’il sera nécessaire de compléter leur pension de retraite.
Comment fonctionne le PER ?
Le PER peut être individuel ou d’entreprise. Il permet d’effectuer des placements à long terme. Ceux-ci sont répartis, selon les cas, sur des compte-titres (actions, obligations…) ou sur des contrats d’assurance et des fonds en euros. Nul besoin cependant d’être un connaisseur de la finance pour détenir un tel produit. Les placements sont en effet réalisés sur la base de la gestion pilotée. Vous ouvrez un PER auprès d’un établissement financier ou d’un organisme d’assurance. C’est lui qui se chargera d’investir votre argent selon un niveau de risque défini. Le PER d’entreprise peut être obligatoire, et donc en partie alimenté automatiquement par l’employeur. Mais dans le cadre d’un PER individuel, les versements sont libres. Il est donc possible d’en adapter les montants à sa situation personnelle.
Quand ouvrir un PER ?
En théorie, toute personne majeure peut ouvrir un Plan épargne retraite. Ce ne sera cependant pas le placement privilégié des jeunes actifs. Il ne faut pas pour autant attendre la fin de sa carrière pour y cotiser, car le temps reste le meilleur levier pour faire fructifier une épargne. Un PER ouvert tard ne sera vraiment efficace que si l’on y place alors des sommes plus importantes. Il est généralement conseillé d’en avoir ouvert un autour de 40 ans. Mais il est tout à fait possible de le faire avant si on est en mesure d’immobiliser une partie de ses revenus mensuels, et de déposer par exemple 100 euros par mois.
Quand peut-on débloquer son PER ?
En principe, le PER n’est débloqué qu’au moment de la retraite. Le détenteur pourra récupérer son argent et ses bénéfices sous la forme d’un versement unique en capital ou d’une rente. La loi prévoit cependant des exceptions. Il est ainsi autorisé de retirer ses fonds pour effectuer un premier achat immobilier, en cas d’accident de la vie ou de surendettement. Néanmoins, ce placement implique des frais de gestion et parfois d’ouverture. Par conséquent, il est préférable de ne pas le fermer de manière anticipée, ni de cesser de l’alimenter. Par ailleurs, un retrait des fonds ne donnera pas droit aux mêmes avantages fiscaux.
Quelle fiscalité pour le PER ?
Le succès du PER est aussi dû à sa fiscalité. Les versements sont, en effet, déduits de votre revenu imposable. Pour les salariés, un plafond est fixé à 10 % des montants perçus dans la limite de 35 194 euros, ou à 4 114 euros si cette somme est supérieure. Pour les indépendants, les plafonds sont différents. Le premier est fixé à 10 % de vos bénéfices imposables, dans la limite de 351 936 euros +15 % du bénéfice imposable compris entre 43 992 euros et 351 936 euros. Le second est de 4 114 euros +15 % du bénéfice imposable compris entre 43 992 euros et 351 936 euros, là encore si ce montant est plus élevé.
Vous pouvez faire le choix de ne pas déduire ces sommes, par exemple si votre taux d’imposition est faible. Dans ce cas, votre rente au moment du déblocage ne sera pas taxée sur le modèle des pensions de retraite, mais sur celui des rentes viagères qui peut être plus intéressant. Dans les deux cas, la fiscalité est plus avantageuse lorsque le PER est conservé longtemps. La rente fait l’objet d’un abattement croissant avec l’âge. Si vous débloquez votre PER avant 50 ans, il ne sera que de 30 %. Il montera à 70 % si vous attendez d’avoir 69 ans.