Dimanche sur TF1 et LCI, Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles initiatives pour réduire les prix des produits alimentaires et des carburants.Son gouvernement va demander aux géants de l'agroalimentaire un accord sur la modération des marges.Après le refus des distributeurs de vendre le carburant à perte, le chef de l'État plaide pour vendre "à prix coûtant", c'est-à-dire sans marge.
Comment aider les Français à passer ce long cap de l'inflation ? Interrogé sur le pouvoir d'achat ce dimanche sur TF1 et LCI, Emmanuel Macron a formulé de nouvelles propositions aux industriels pour tenter de faire baisser les prix dans deux secteurs : l'alimentaire, et les carburants.
S'agissant des produits alimentaires, le chef de l'État a reconnu que les ménages étaient toujours contraints "de choisir dans le caddie", visant directement les distributeurs. "Quand on voit les prix, c'est très nettement au-dessus de l'augmentation des matières premières", a-t-il pointé.
Accord sur "la modération des marges"
Un texte présenté ce mercredi en Conseil des ministres doit "permettre de rouvrir les négociations commerciales avec les grandes enseignes et les grands industriels", a rappelé Emmanuel Macron. L'occasion de remettre un coup de pression sur ces "grands groupes qui ont fait flamber les prix de certaines de leurs marques".
"On va mettre en place, et j'y veillerai personnellement, un accord sur la modération des marges dans tout le secteur", a prévenu le chef de l'État. Pas question pour autant de "bloquer les prix", comme le souhaite la gauche, car "cela ne marche pas", mais plutôt de "remettre tout le monde autour de la table et de vérifier, en y mettant des contrôles, et de faire cet accord sur la modération des marges".
Des carburants "à prix coûtant"
Après le flop de la proposition d'Élisabeth Borne aux distributeurs de vendre du carburant "à perte", ce que ces derniers ont refusé, Emmanuel Macron revient à l'attaque pour tenter de rogner sur l'interminable flambée des prix de l'essence qui, selon lui, "va durer".
Assurant que les taxes prélevées sur les carburants ne sont pas responsables de cette flambée, dont la raison est "la géopolitique internationale", le président de la République a appelé cette fois les distributeurs à vendre le carburant "à prix coûtant", c'est-à-dire en renonçant à leur marge.
"Il y a une chose sur laquelle on peut agir", ce sont "les marges abusives qui se font sur le raffinage", a-t-il expliqué. "La menace de baisser le seuil de revente à perte a été brandie. On la garde comme une menace. La Première ministre va rassembler tous les acteurs de la filière cette semaine et leur demander de faire à prix coûtant, c'est-à-dire que personne ne fasse de marge, et qu'on ait un système transparent. On l'a sur l'alimentaire, pas assez sur les carburants", a conclu le chef de l'État, rappelant avoir déjà obtenu un effort de la part de TotalEnergies de rester sous le seuil des 2 euros le litre.