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GPL et bioéthanol : les alternatives à l’essence valent-elles le coût ?

Publié le 26 septembre 2023 à 18h15

Source : JT 13h Semaine

Moins nocifs pour la planète, les litres de bioéthanol et de GPL valent également moins cher à la pompe.
La majorité des voitures essences peuvent se convertir en installant un boîtier ou un kit.
Si ces dispositifs coûtent cher, ils deviennent rentables en quelques semaines ou mois.

99 centimes d’euros le litre en moyenne. À la pompe, le gaz de pétrole liquéfié (GPL) n’a pris que 3 centimes en un mois. De son côté, le bioéthanol E85 s’affiche à 1,04 € en moyenne (+2 centimes sur cette période). Ces prix font rêver beaucoup d’automobilistes : ces derniers jours, les tarifs de l’essence oscillent entre 1,90 et 2 euros le litre, tandis que le diesel grimpe à 1,95 € en moyenne. Mieux, le GPL et le bioéthanol libère moins de dioxyde de carbone (CO2), de particules fines et d’oxyde d’azote. Mais seul le GPL vous offre automatiquement la vignette critère 1 : vous aurez le droit de circuler même en cas de pic de pollution.

Ce rêve peut facilement devenir réalité. Il suffit de faire installer un boîtier pour le bioéthanol et un kit complet pour le GPL. Attention, seuls les moteurs essence sont éligibles à ce système. En l’occurrence, plus de la moitié des 35 millions de véhicules en circulation en France ne peuvent pas y prétendre.

Qu’est-ce que le bioéthanol et GPL ?

Le carburant E85, également appelé bioéthanol ou superéthanol, comprend de 60 à 85 % d’éthanol (d’origine organique) et de l’essence sans plomb 95. En France, l’éthanol provient de betteraves sucrières, de céréales et de leurs résidus de transformation. Convertir son véhicule suppose de brancher un boitier au moteur sous le capot.

Le GPL mélange des hydrocarbures légers, essentiellement du propane et du butane, issus à 40 % du raffinage de pétrole et à 60 % du traitement du gaz naturel. Cette fois-ci, il faut connecter un kit complet : raccorder un réservoir à l’arrière du véhicule et brancher une ligne d'alimentation spécifique à l'avant. Notez que le réservoir additionnel peut contenir de 40 à 150 litres de GPL. Moralité, les véhicules profitent de deux réservoirs différents. La consommation de carburant alterne, selon la quantité disponible, entre le réservoir à essence et le réservoir GPL. 

N’oubliez pas d’homologuer votre installation. Si vous le faites en garage, le professionnel se charge de mettre à jour votre carte grise. Si vous le faites vous-mêmes, enregistrez la modification technique de votre véhicule sur le site de l’Agence national des titres sécurisés (ANTS).

Une installation coûteuse mais vite rentable

S’agissant de la conversion au GPL, préférez l’installation en garage. Le coût varie en fonction du type de kit, de la marque et du garage choisi. Comptez entre 1 500 et 4 000 euros, en incluant l'équipement, la main-d'œuvre et les formalités administratives. L’installateur transmet ensuite à la préfecture la plus proche un dossier technique complet. La Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE) homologue votre véhicule transformé au GPL. Vous obtenez un certificat d'immatriculation où figurent les lettres "EG" pour "bicarburation essence-GPL".

En convertissant votre véhicule, vous pouvez prétendre à des avantages fiscaux ou facilités de stationnement. Ils prennent la forme de crédits d’impôt, de réductions sur le coût du certificat d'immatriculation, de l’obtention d’un disque vert de stationnement ou d’une carte grise gratuite dans certaines métropoles. Si vos revenus ne dépassent pas un certain seuil, vous profitez d’une prime à la conversion pouvant aller jusqu’à 3 000 €, sous réserve que les émissions de CO2 ne dépassent plus la barre des 132 g/km.

Attention : le double réservoir dû au GPL nécessite un contrôle technique plus poussé. Autrement dit, il vous reviendra plus cher. Notez également que l’installation gaz empêche d’embarquer une roue de secours. 

La conversion au bioéthanol coûte moins cher. Il existe des boîtiers à moins de 120 € pour équiper les véhicules aux moteurs de type injection indirecte. Si vous choisissez de faire confiance à un garagiste, les prix peuvent grimper jusqu’à 1 200 € pour les moteurs à injection directe et 1 600 € pour les moteurs à bi-injection. Ces derniers nécessitent l’installation de deux boîtiers dans le compartiment moteur : un pour l’injection indirecte et l’autre pour l’injection directe. Méfiez-vous, les fabricants de boîtiers éthanol homologués ne sont pas si nombreux. Vous pouvez compter sur Biomotors, Flex fuel Energy Development, eFlexfuel, etc.

Des voitures essences exclues

Avant de vous lancer, suivez quelques prérequis : le véhicule à convertir doit demeurer en parfait état mécanique, compter moins de 60 000 kilomètres et avoir moins de 20 ans. Gardez en tête que toute modification du bloc-moteur entraîne la fin de la garantie constructeur. Attendez la fin de la garantie, généralement deux ans, avant de convertir votre moteur.

Si vous préférez acheter une voiture neuve déjà équipée, vous n’aurez pas beaucoup le choix. Seuls quelques modèles de Dacia et Renault bénéficient d’une installation GPL. À la sortie d’usine, une dizaine de marques seulement proposent des flex fuel (compatibles éthanol) à l’instar de Ford.

Attention, toutes les stations essence ne proposent pas automatiquement ces carburants. Environ 1 500 stations distribuent du GPL dans toute la France (une sur sept) et la distance maximale entre deux stations GPL peut aller jusqu’à 60 km. C’est un peu mieux pour l’éthanol : 3 200 stations distribuent ce type d’essence.


Geoffrey LOPES

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