Retraites : comment éviter les erreurs de calcul ?

Publié le 7 décembre 2021 à 13h58

Source : TF1 Info

VOTRE ARGENT - Jean-Pierre Pernaut et son équipe ont notamment abordé vendredi dernier dans "Jean-Pierre et vous – Votre argent" les erreurs sur le calcul des pensions de retraite. Des oublis de trimestres voire d’années pénalisent de nombreux allocataires.

62 ans. L’âge de l’angoisse pour certains, de la délivrance pour d’autres. Certes, il existe encore des régimes spéciaux aux règles distinctes, mais 62 ans reste l’âge magique qui vous permet de prétendre à votre retraite. Prudence toutefois, il vous faut justifier de 160 trimestres, si vous êtes nés avant 1973 ou 172, pour les autres, pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Encore faut-il vérifier les calculs et compter les trimestres que la branche vieillesse de l’Assurance maladie vous attribue.

Dans un rapport, la Cour des comptes révèle qu’en 2020, 16,4 % des pensions nouvellement attribuée ou révisée ont comporté au moins une erreur financière en faveur ou au détriment des assurés. D’année en année, ce chiffre s’aggrave et dans certaines fédérations, notamment en Île-de-France, dans les Hauts-de-France ou encore dans le Sud-Ouest, il dépasse les 20 %. La Cour s’est appuyée sur un échantillon de près de 9 400 cas pour établir son estimation. L’institution assure que pour les trois-quarts des cas, les erreurs pénalisent l’assuré pour un manque à gagner médian de 123 € sur l’année. Près d’une erreur sur dix dépasse même 1 000 € par an de préjudice. La Cour regrette que ces erreurs perdurent le plus souvent jusqu’au décès de l’assuré.

Comment expliquer ces erreurs ?

Les caisses nationales d’assurance vieillesse se trompent majoritairement sur la prise en compte de l’ensemble de la carrière professionnelle. Il manque des trimestres, parfois des années lorsque le bénéficiaire a travaillé à l’étranger, des périodes de chômage, des CDD, des périodes de maternité, etc. La Cour des comptes enregistre également des erreurs sur le montant des ressources pour l’attribution des pensions de réversion et du minimum vieillesse (Allocation de solidarité aux personnes âgées). Roger Perret, président de l’UNRPA (Union nationale des retraités et personnes âgées), ne comprend pas pourquoi les caisses d’allocataires ne communiquent pas entre elles : "Il n’y a aucune coordination entre Pôle emploi et la branche vieillesse de l’Assurance maladie. Personne ne vous répond pour vous aider et lorsque vous recevez votre relevé de carrière, vous n’avez que deux mois pour contester les trous."

Bulletins de salaire et vérifications constantes

Pour éviter de se faire piéger à votre départ, avec des calculs et vérifications fastidieuses à faire en urgence, n’oubliez pas de contrôler méthodiquement et régulièrement votre relevé de situation individuelle. Vous le recevez dès vos 35 ans et il reste accessible sur le site info-retraite.fr. Le relevé comporte, pour chaque année, le nom de ou des employeurs, le nombre de trimestres acquis et les salaires cotisés. Roger Perret recommande de garder toutes vos fiches de paie : "Vous aurez beaucoup de mal à faire corriger des erreurs au moment de partir. Anticipez et préoccupez-vous de votre déroulé de carrière, vous réussirez aisément à faire corriger des erreurs à vos 40 ans."

Enfin, vérifiez vos trous de carrière. Le chômage, la maternité ou des périodes d’emploi à l’étranger restent des droits et vous devez faire le nécessaire auprès de l'Assurance maladie ou de Pôle emploi pour récupérer les pièces justificatives qui vous permettront de rectifier ces trous injustifiés.

Cette semaine, dans Jean-Pierre et vous – votre argent, zoom sur le redémarrage contrarié du tourisme, explication de la mode du cashback ou encore les dons aux associations en hausse.


Geoffrey LOPES

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