La traditionnelle galette des rois ne devrait pas échapper à la hausse des prix.En cause : le coût de l'énergie et des matières premières qui pèsent sur l'activité des fabricants.
C'est une tradition. Chaque année, au début du mois de janvier, la galette des rois se déguste entre amis ou en famille à l'occasion de l'Epiphanie. En moyenne, chaque année, les Français en consomment 30 millions sur le seul mois de janvier et la galette des rois représente en moyenne 10% du chiffre d'affaires des boulangeries.
Mais cette année encore, le traditionnel gâteau à la frangipane pourrait réserver une mauvaise surprise. Après la hausse de 2021 due à l'explosion des prix du beurre, le prix de la galette devrait de nouveau augmenter dans les boulangeries de l'Hexagone où près d'un Français sur deux l'achète, selon une étude Ifop de 2018. La faute à la hausse des tarifs des matières premières et de l'énergie.
+26% pour la farine, + 20% pour le beurre
En effet, le tarif de l'électricité s'est envolé alors que les prix des ingrédients nécessaires à la fabrication de la frangipane ont, eux aussi, explosé. Le prix des oeufs, dont la production est impactée par l'épidémie de grippe aviaire, a bondi de 16% selon l'Insee entre les mois de novembre 2021 et 2022. Pour le beurre, c'est 20% de hausse sur la même période et +26% pour la farine sur ces douze mois. Des augmentations qui devraient à la fois toucher les boulangeries et les grandes surfaces qui commercialisent les galettes des rois industrielles.
Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la Boulangerie-Pâtisserie, a ainsi affirmé dans Le Telegram, lundi 2 janvier, que les commerçants du secteur devraient augmenter le prix des galettes de 3 à 5% pour "avaler cette augmentation". Toutefois, certains boulangers pourraient limiter cette hausse en rognant sur leurs marges. "Certains ont augmenté le prix de la galette, d’autres non, en diminuant un peu leurs marges. Il y a de la marchandise dans une galette ! Une crème d’amande, c’est un quart d’œufs, un quart d’amandes, un quart de sucre, un quart de beurre et le feuilletage, c’est un kilo de farine et 800 grammes de beurre. C’est un produit riche et il faut bien que le boulanger répercute les tarifs sur son prix de vente", détaille le responsable.
Pour tenter d'aider les boulangeries à limiter au mieux la hausse des prix, le gouvernement a mis en place, le 1er janvier 2023, un "amortisseur" réservé aux PME pour compenser en partie une nouvelle envolée des tarifs de l'énergie. Les professionnels du secteur pourront aussi demander "le report du paiement de leurs impôts et cotisations sociales ", a annoncé Élisabeth Borne, la Première ministre, sur franceinfo mardi 3 janvier. Des mesures qui ne devraient toutefois pas permettre aux artisans de contenir la hausse des tarifs, notamment pour leurs traditionnelles galettes des rois.