Les spécialistes l'appellent l'"effet de halo".Cette technique commerciale consiste à mettre en avant un ingrédient noble alors qu'il n'est présent qu'en infime quantité dans la composition du produit.Des étiquettes trompeuses épinglées par une enquête du magazine "Que choisir".
Des soupes aux langoustines qui finalement n'en contiennent pas tant que ça. Du poulet au piment du Pays basque presque... sans piment. Ou encore des tranches de pain grillé au blé complet qui n’en sont pas vraiment. Que Choisir a passé au crible la composition de plusieurs centaines de produits aux étiquettes alléchantes… et qui s’avèrent parfois trompeuses pour le consommateur.
Une technique commerciale que les spécialistes appellent l’"effet de halo", qui repose sur "le fait qu’un consommateur, mis face à une particularité jugée favorable (le caractère local d’un des ingrédients, par exemple) a tendance à attribuer une valeur positive à ses autres caractéristiques (mode de production plus sain, recette plus savoureuse, etc.)", explique le magazine.
Parmi les produits épinglés par son enquête, on trouve notamment des soupes, à l’instar de ce "Délice de poireaux aux Noix de Saint-Jacques" commercialisé par une grande marque. Vendue au prix de 4 euros, la brique ne contient, en réalité, que 3% de coquillages. Autant dire, pas grand-chose. Quant à son "Délice de légumes et langoustines", seulement 2% de ce crustacé entre dans la composition, soit 20 grammes environ tout au plus !
Autre produit repéré par Que-Choisir, une barquette de "poulet basquaise au piment du pays basque" (et non d’Espelette !). En regardant l’étiquette au dos, on s’aperçoit qu’il ne contient, en tout, que 0,01% de piments. Idem avec une boîte de pain grillé. On peut lire sur l’emballage, en lettres capitales, "blé complet", alors que ces tranches n’en contiennent en fait que 15%.
La réglementation ne fixe pas de minimum de pourcentage d’ingrédients
Elsa Abdou, journaliste au magazine "Que-Choisir"
Les fabricants de ces produits sont-ils hors la loi ? Difficile à dire. "La réglementation ne fixe pas de minimum de pourcentage d’ingrédients. Simplement, l'information sur les emballages ne doit pas induire en erreur. C’est une formulation un peu floue avec laquelle peuvent jouer parfois certains fabricants", explique à TF1 Elsa Abdoun, l'auteure de l'enquête de Que Choisir.
Pour le consommateur, pas d’autre choix que d’ouvrir l’œil. "Maintenant que je le sais, je n'en achèterai plus", témoigne une cliente rencontrée à la sortie d’un supermarché dans la vidéo en tête de cet article. "Je ne dirais pas que c’est du vol, mais presque", observe une autre. Pour ne pas se faire avoir, un seul conseil : lisez attentivement la liste des ingrédients... même si cela prend du temps.
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