Toute la filière du carburant est convoquée ce mardi après-midi à Matignon par Élisabeth Borne pour voir comment va se mettre en place la vente à "prix coûtant " annoncée par Emmanuel Macron.Quelles enseignes vont se joindre à l'effort, que va-t-on y gagner et comment se décompose le prix d'un litre d'essence ?
Lorsque vous faites le plein, savez-vous exactement ce que vous payez, et à qui vous le payez ? "Je crois qu'on paye beaucoup à l'État", lance une automobiliste. Et elle a raison ! Le carburant rapporte d'abord à l’État. Sur un litre de sans plomb 95 coutant 1,96 euro en moyenne, les taxes de l'État représentent 1,02 euro. Presque 60% de ce que vous payez va directement dans les caisses de l'État. Ensuite, le pétrole brut, la matière première, représente 66 centimes d'euros du coût total, la distribution 23 centimes et le raffinage seulement 5 centimes, selon Bercy.
C'est sur les distributeurs et les raffineurs, pourtant représentant un plus faible pourcentage du coût, que le gouvernement veut mettre la pression ce mardi après-midi. Mais même s'ils font un effort et baissent leurs marges, le résultat sera limité. "La marge par litre est très faible et de l'ordre de quelques centimes. Donc même en arrivant à une marge à zéro, ça descendrait le coût de quelques centimes par litre. Ça pourrait faire une baisse de plusieurs euros, voire une dizaine d'euros sur un plein", nous explique Laura Bokobza, experte en gestion d'entreprise.
Le chef de l’État a déjà demandé aux distributeurs de vendre l'essence à "prix coûtant ". Pour Leclerc, c'est oui. Dès vendredi 29 septembre et jusqu'à nouvel ordre, dans leurs 750 stations, le carburant sera à "prix coûtant ". Ce sont les seuls pour le moment. Casino, Super U, et Carrefour promettent, eux, de faire des opérations temporaires.