AUTOMOBILE - Les prix des voitures d'occasion ne cessent d'augmenter ces derniers mois, car les stocks diminuent. Une hausse d'environ 10% est à prévoir, au point que des occasions sont parfois plus chères que les neuves.
C'est l'une des conséquences de la crise sanitaire, qui a paralysé de nombreuses industries pendant des mois. Actuellement en France, les automobilistes se ruent sur les voitures d'occasion, ce qui fait augmenter les prix de ces dernières. En cause notamment, une pénurie de semi-conducteurs, ces petits composants électroniques que l'on trouve dans les voitures, et qui font exploser les délais. Faute de pièces, le délai pour obtenir des voitures neuves a augmenté, d'où la ruée sur les occasions.
Globalement, le marché automobile a reculé ces derniers mois, avec 133.835 immatriculations de voitures neuves en septembre, soit un recul de 20,5% comparé à l'année dernière, d'après les chiffres de la Plateforme automobile (PFA). "L’automobile ne repart pas. La crise automobile est réelle et s’enfonce", souligne François Roudier, porte-parole de la PFA, cité par l'AFP.
Le marché de l'occasion continue quant à lui d'évoluer à des niveaux records depuis le début de l'année, avec une de 12,9 % sur neuf mois, faisant exploser les prix.
Jusqu'à 1000€ de plus
"Avec les nouveaux achats qui se profilent, on serait sur des prix qui pourraient augmenter de l’ordre de 1000€, ce qui est vraiment très important", explique au micro du 20H de TF1 Jérôme Sirgue, directeur de “Mérignac Auto”.
Dans sa concession, son stock d'occasions a diminué de 40%. En plus des délais de livraison, la pénurie de voitures de société se fait également ressentir. "Ces sociétés qui renouvelaient les voitures, parfois au bout d’un an, sont obligées d’attendre plus longtemps, en ne renouvelant pas leurs voitures et en gardant leurs anciennes autos, qui ne reviennent pas sur le marché de l’occasion", regrette le professionnel. D'après lui, " le stock a baissé très rapidement" et les effets se font sentir "depuis la fin de l'été".
On n’a pas de solutions, on va s’adapter au marché, réduire les volumes, réduire les marges
Vincent Millepied, concessionnaire
La forte demande fait s'envoler les prix : une augmentation de 10% est à prévoir. Et, paradoxalement, les jeunes voitures d’occasion sont ainsi parfois plus chères que les neuves. "On cherche plutôt 2020 ou 2019. Il faut un gros budget", confie un couple qui cherche une voiture d'occasion.
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Pour Vincent Millepied, directeur d'"Auto occasions Mérignac", "la répercussion est complète et sur tous les marchés". Ce professionnel, spécialisé dans les occasions haut de gamme, vieilles de 2 à 5 ans, a du mal à trouver des véhicules. "On n’a pas de solutions, on va s’adapter au marché, réduire les volumes, réduire les marges. Le principal est de préserver nos activités", détaille-t-il.