ÉCONOMIE - Spécialisée en bricolage, la plateforme Française ManoMano, compte désormais plus de 50 millions de visiteurs par mois et fait de l'ombre aux grands acteurs du bricolage.
Robinetterie, carrelage, miroir... William Staath vient de refaire sa salle de bain sans avoir mis les pieds dans un magasin de bricolage. Il a tout acheté sur la plateforme de bricolage ManoMano. "C'est quand même beaucoup plus simple de commander de chez soi, avec les bonnes cotes à prendre plutôt que d'arriver avec les côtes écrites sur un papier, un peu à l'arrache et se retrouver face au produit être sûr à 100% de si ça rentre ou pas", explique le jeune homme au micro de TF1.
Plus facile, parfois moins cher et souvent un choix beaucoup plus large, depuis les confinements, la plateforme de bricolage ManoMano s'est fait une place aux côtés des géants historiques comme Leroy Merlin, Bricorama ou Castorama.
Pour comprendre cette percée, les journalistes de TF1 se sont rendus au siège de l'entreprise à Paris. Sur place, pas d'entrepôts, ni de vendeurs ou de clients, il n'y a que des bureaux et des développeurs informatiques.
"Nous proposons des millions de produits à nos clients grâce au fait que nous ayons des milliers de marchands qui mettent en avant tout leur stock sur notre plateforme. Donc, nous sommes là pour aller chercher le bon stock au bon endroit", développe Philippe de Chanville, cofondateur de ManoMano. Autrement dit, le site est simplement un intermédiaire entre le marchand et le client.
1.000 nouveaux postes d'ici 2022
ManoMano peut se targuer d'une offre de produits beaucoup plus large qu'en magasin, car la plateforme s'appuie sur 4.000 marchands. Comme Emmanuel Benichou, grossiste dans l'Eure, qui utilise la plateforme pour vendre ses produits. "Nous achetons des produits, nous les stockons et nous préparons les commandes pour les clients finaux", explique-t-il au micro de TF1.
Un gain de visibilité pour les vendeurs et de grosses économies pour les consommateurs qui bénéficient de prix de gros inférieurs à ceux appliqués en magasin. Mais c'est surtout pour la marque que l'entreprise est bénéfique : ManoMano ne supporte ni les frais de stockage, ni les loyers d'entrepôts, ni les salaires des magasiniers et encaisse une commission de 10% à chaque vente.
Face au succès de ManoMano, les acteurs historiques de bricolage tentent de résister. Pour David Vidal, spécialisé en stratégie de développement d'entreprise, ils conservent tout de même un atout de taille : le conseil." Il restera toujours une clientèle qui voudra aller en magasin, se rassurer avec un vendeur. Est-ce que ça veut dire que ManoMano va s'arrêter dans sa croissance ? Non je ne pense pas, je pense que la part du gâteau que peut prendre ManoMano est encore conséquente", analyse-t-il.
Avec ses 50 millions de visiteurs par mois, le groupe va recruter en 2022 mille personnes et s'implanter dans plusieurs pays européens comme l'Espagne et la Grande-Bretagne.
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