Lundi soir, le gouvernement a annoncé un léger mieux, par rapport à dimanche, dans la pénurie de carburants.Pour autant, est-il envisageable qu'un retour à la normale survienne dès cette semaine, alors que les vacances de la Toussaint débutent vendredi ?
Dans de nombreuses régions de France, c'est toujours la même histoire : on se rue sur les rares stations-service ouvertes. Avec cette question de plus en plus lancinante : combien de temps va durer la pénurie ? "On attend, on n'a pas trop le choix", répondait lundi un automobiliste agacé dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. "D'ici la fin de la semaine, ça devrait être bon", espérait un autre.
Des réquisitions ont été lancées dans deux dépôts de carburants, comme à Feyzin, près de Lyon, et les camions-citernes roulent à nouveau. Sept salariés ont appris lundi matin qu’ils étaient réquisitionnés. Du côté des syndicats FO et CGT, c’est la colère. "Les forces de l'ordre se sont déplacées chez eux ce matin, un petit coup sur la sonnette. (...) Apparemment, ça s'est passé de façon cordiale, mais nous, c'est sur le principe : ce n'est pas acceptable, il y a d'autres manières de faire", précisait ainsi Hakim Bellouz, délégué syndical central FO TotalEnergies.
Il peut y avoir un comportement stratégique du côté de la demande
Anna Creti, professeure d'économie
Et pour accélérer les livraisons de carburants, le gouvernement envisage la mise à disposition de camions-citernes de l’armée, visibles dans le reportage de TF1. Par ailleurs, la situation globale s’améliore légèrement : alors que la semaine dernière, jusqu’à six raffineries sur huit étaient à l’arrêt, ce lundi, trois seulement étaient encore en grève.
Dans ces conditions, peut-on espérer un retour à la normale dans la semaine ? C’est difficile à imaginer, car la logistique prendra du temps. Il existe 11.000 stations-services en France, alimentées par 200 dépôts de carburants. Même en cas de levée totale de la grève, il faudrait au moins cinq jours aux camions pour tout ravitailler.
Enfin, il y a une autre raison à cette pénurie qui dure : la peur de manquer d'essence. "Il peut y avoir un comportement stratégique du côté de la demande, surtout à l'approche des déplacements des vacances, c'est-à-dire des pleins qui sont davantage une réserve en prévision de cette pénurie qui se rallonge", analyse Anna Creti, professeure d'économie à l'Université Paris Dauphine-PSL.
Lundi soir, selon le gouvernement, la situation s'améliorait très légèrement en France : 28% des stations-service manquaient de carburants, contre 30% dimanche.
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