Carte d'identité obligatoire pour les vélos neufs à partir du 1er janvier : à quoi sert-elle ?

Publié le 30 décembre 2020 à 9h36

Source : TF1 Info

MOBILITÉ - Dès vendredi, le marquage deviendra obligatoire pour les cycles neufs achetés en boutique. Objectif ? Lutter contre le recel et retrouver plus facilement les propriétaires.

Une petite révolution dans le monde du vélo. À compter du 1er janvier 2021, les cycles neufs vendus en magasin devront obligatoirement porter un "identifiant unique"auquel seront attachées les coordonnées de son propriétaire. Concernant les véhicules d'occasion achetés en magasin, ce dispositif sera obligatoire à partir du 1er juillet 2021. Qui s'occupera de la gestion de ce fichier ? L’association pour la promotion de l’identification du cycle (Apic), qui regroupe usagers et professionnels. Ces obligations sont issues d'un décret paru le 25 novembre 2020. 

L'objectif est simple : lutter contre le recel et retrouver les propriétaires quand le vélo réapparait. Olivier Schneider, président de la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB), n'a pas attendu le gouvernement pour lancer ce dispositif dès 2015. "Mais le marquage des vélos ne pouvait pas fonctionner tant que ça ne devenait pas massif", explique-t-il. Aujourd'hui, le spécialiste pense que cette décision est une bonne nouvelle : "On y croit."

En France, le vol des deux-roues constitue un problème de taille. "Environ 400.000 vélos sont volés chaque année. Pour vous faire une idée, on compte deux millions de vélos achetés chaque année", rappelle Olivier Schneider. Et ce chiffre est sans doute sous-évalué puisque rares sont les personnes qui se rendent au commissariat pour porter plainte en cas de vol. "Grâce aux pistes cyclables, les gens ont moins peur de faire du vélo. Mais, ils ont peur de se le faire voler."

100.000 vélos retrouvés par an

Concrètement, qu'est-ce-que le marquage obligatoire va changer ? Tout d'abord, le numéro d'identification permettra de retrouver plus facilement le propriétaire du vélo volé et de lui restituer son véhicule. Grâce à la carte d'identité du cycle, les enquêteurs vont pouvoir récupérer les informations du détenteur et le contacter. "Les forces de l'ordre retrouvent beaucoup de vélo, environ 100.000 par an. Mais seulement 7% sont restitués à leurs propriétaires", explique le président de la FUB. 

Conséquences : des milliers de cycles encombrent les commissariats. Lorsque les policiers saisissent les vélos qui ont été volés, il leur est impossible de s'en embarrasser. Considérés comme des pièces à conviction, ces véhicules ne peuvent pas être détruits ou données à une association. Alors les carcasses s'empilent. "À cause de cela, les forces de police n'osent pas engager des recherches poussées pour démanteler des filières illégales car elles risquent de se retrouver avec des centaines de vélos sur les bras", soutient le spécialiste.

Un effet dissuasif

En plus de permettre de désengorger les caves du commissariat, ce dispositif facilitera le travail des forces de l'ordre. "Actuellement, la garde-à-vue est renouvelable 24 heures. Retrouver le propriétaire d'un vélo immédiatement dans la procédure permettra de retenir le recel de vélo contre la personne qui était en possession du véhicule", explique le brigadier Ludovic Eudes, chargé de la communication du département de la Loire-Atlantique.

Sur le long terme, le marquage obligatoire pourrait présenter un effet dissuasif. "Ça va couper l'herbe sous le pied des revendeurs", estime Olivier Schneider. Un avis que partage le brigadier Ludovic Eudes : "À chaque contrôle de police, les gendarmes vont pouvoir retrouver le véhicule dans la base de données. La personne sera immédiatement interpellée", continue l'agent. Avant d'acheter un vélo en ligne, les consommateurs auront aussi la possibilité de demander au commissariat de vérifier que le vélo n'a pas été volé. 

Si la mesure est une bonne nouvelle pour les usagers, Olivier Schneider tient à préciser : "Le marquage obligatoire ne protège pas des vols." Il rappelle ainsi les précautions à prendre lorsqu'on attache son véhicule et la nécessité d'utiliser un bon anti-vol afin de prévenir toute tentative. Selon lui, le marquage obligatoire sert essentiellement à prévenir le recel. Pour l'instant. "Le jour où tous les vélos seront marqués alors la mesure sera pleinement efficace. Il faut que ça devienne un réflexe", reprend-il. "Tout le monde doit jouer le jeu."

Mais le marquage va-t-il faire gonfler le prix du vélo neuf à la caisse ? Au moment de l'achat, le marquage est au frais du cycliste. "Il existe plusieurs procédés de marquage. En magasin le prix peut varier entre 10 et 20 euros. En milieu associatif, le prix peut descendre à cinq euros", informe Olivier Schneider. Autre modalité à prendre en compte : le temps passé par le vendeur qui va entrer les coordonnées du client, "c'est aux commerçants de voir si ce temps doit être facturable".


La rédaction de TF1info

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