Crise de l'énergie : des centaines de salariés de conserveries au chômage technique

TF1 | Reportage Maureen Alibert, Linda Huré, Henri-Paul Amar
Publié le 3 janvier 2023 à 9h17

Source : JT 20h Semaine

Le tarif de l'électricité augmente aussi pour les industriels.
C'est le cas, entre autres, pour les usines William Saurin, une entreprise qui produit des plats cuisinés.
Le groupe vient de mettre à l'arrêt la moitié de ses sites.

Ce lundi après-midi, l'usine est déserte. Les 200 employés sont restés chez eux, contraints au chômage partiel pour un mois, avec une indemnité d'un peu plus de 70 % de leur salaire. Pour cet ouvrier de production depuis 22 ans, la perte mensuelle est conséquente. "On se retrouve aujourd'hui avec une perte de 150 à 200 euros net. Donc, on est dans l'inquiétude. C'est triste", indique-t-il.

800 salariés sur 1 200 sont au chômage technique

Sur les 1 200 salariés du groupe, 800 sont au chômage technique. Ils sont répartis sur quatre sites : Pouilly-sur-Serre, Lagny-sur-Marne, Capdenac-Gare et Camaret-sur-Aigues. La direction a pris cette décision suite à l'explosion de sa facture énergétique, passée de 4 à 40 millions d'euros. La fermeture est prévue jusqu'à fin janvier, mais un représentant du personnel craint que l'arrêt de la production soit prolongé. "L'inflation en 2023 risque d'être supérieure à celle de 2022. On n'a rien aujourd'hui qui laisse présager qu'on puisse reprendre le travail, comme on nous l'a indiqué, le 27 janvier", explique Jocelyn Prophète.

La crise touche l'ensemble des professionnels de la conserve. Ils doivent aussi faire face à la hausse des prix des matières premières industrielles, comme l'acier (+50 ), et l'aluminium (+40 %). Autre facteur, la hausse des prix des matières premières agroalimentaires, comme le blé ou la viande. Il en résulte pour les consommateurs une augmentation des prix en rayon : +17 % pour le cassoulet William Saurin, et +22 % pour les raviolis Panzani.

La hausse se répercute directement sur le consommateur

Des hausses qui devraient continuer cette année. "A la fin, c'est le consommateur qui devra accepter d'avoir une hausse supplémentaire des coûts, du fait de l'augmentation de l'énergie", affirme Jean-Philippe André, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania). Et pourtant, c'est une nécessité pour les industriels. Les négociations avec la grande distribution s'achèveront le 1er mars.


TF1 | Reportage Maureen Alibert, Linda Huré, Henri-Paul Amar

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