"Ça fait plaisir" : la première Française indemnisée par Volkswagen pour le Dieselgate savoure sa victoire

Léa LUCAS avec TF1
Publié le 7 mai 2021 à 17h44, mis à jour le 7 mai 2021 à 18h15

Source : JT 13h Semaine

AUTOMOBILE - Chantal Bellart, touchée comme environ 950.000 Français par le scandale du Dieselgate, est la première à obtenir une indemnisation de Volkswagen. Une équipe de TF1 l'a rencontrée.

Son combat contre Volkswagen, "le pot de fer contre le pot de terre" résume-t-elle, est enfin couronné de succès. Il aura fallu six longues années de procédures judiciaires à Chantal Bellart pour percevoir 4.000 euros d'indemnités de la filiale française de Volkswagen, soit 15% du prix d'achat de son Tiguan TDI 140. Les frais d'avocat déboursés par la plaignante pour obtenir gain de cause face au constructeur, accusé d'avoir utilisé des techniques frauduleuses pour réduire les émissions polluantes de ses moteurs diesels et essence de 2009 à 2015, lui seront également remboursés. 

"Ça me fait plaisir, lance Chantal Bellart dans le reportage de TF1 en tête de cet article. Six années, ce n'est pas rien, c'est un délai qui est assez long et qui suppose des délais d'attentes, d'incertitudes, de questionnements..."

La France pas assez offensive face au Dieselgate

Dans le moteur de sa voiture, il y a toujours le logiciel qui a permis pendant des années à Volkswagen de tromper quelque 950.000 automobilistes français sur la réalité de leurs émissions polluantes. "Je souhaiterais qu'il y ait d'autres consommateurs qui se rallient à cette cause pour que la sanction soit plus lourde vis-à-vis de Volkswagen, parce que si on multiplie l'indemnité que j'ai eu par 950.000 véhicules potentiels, le chiffrage prend un essor considérable", affirme-t-elle. 

Alourdir la sanction, c'est aussi ce qu'espère l'association de consommateurs CLCV, qui a lancé une action de groupe composée d'une dizaine de plaignants pour représenter l'ensemble des victimes de l'Hexagone. Cette procédure pourrait toutefois prendre 5 à 6 années de plus, contrairement à d'autres pays où le Dieselgate a également eu une forte résonance. 

"D'autres Etats ont davantage tapé du poing sur la table que nous", regrette François Cartier, Délégué Général de l'association nationale de consommateurs et usagers (CLCV). Par exemple, "aux États-Unis, les actions de groupe sont plus anciennes et plus agressives. Alors qu'en France, on s'est dit qu'on n'avait peut-être plutôt intérêt à tergiverser." Grâce à des actions judiciaires plus offensives menées de l'autre côté de l'Atlantique, 8,4 milliards d'euros ont en effet déjà été versés aux victimes. De même Outre-Rhin, avec 260.000 personnes bientôt indemnisées entre 1300 et 6200 euros.

Cet arrêt du mardi 27 avril représente toutefois une étape importante dans ce scandale industriel et sanitaire : "C'est l'unique condamnation française à ce jour ainsi que la première juridiction d'appel à statuer sur la responsabilité de Volkswagen", précise  l'avocat de la plaignante, Charles Constantin-Vallet, dans un communiqué, estimant que cela devrait "faire jurisprudence et permettre à l'ensemble des victimes concernées de faire valoir leurs droits".

Volkswagen group France considère de son côté que le jugement de la cour d'appel de Pau était "une décision isolée et unique et dont la motivation est contestable". L'entreprise a en conséquence indiqué examiner "l'opportunité de former un pourvoi à l'encontre de cet arrêt" qui n'est, selon elle, "à ce jour aucunement définitif". "Les tribunaux français ont d'ailleurs régulièrement rejeté depuis 5 ans les actions en justice formées contre Volkswagen", fait-elle valoir.


Léa LUCAS avec TF1

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